La mission de Lachaert est prolongée d’une semaine, mais la situation se complique encore

C’est officiel. L’informateur Egbert Lachaert (Open VLD) a vu sa mission prolongée par le roi. Il doit remettre un nouveau rapport le 4 septembre. Son but est toujours de mettre en place une Vivaldi, mais les choses s’enveniment, particulièrement avec les socialistes.

Egbert Lachaert n’est pas seulement occupé à tenter de convaincre le CD&V de rejoindre l’attelage arc-en-ciel, il doit aussi gérer les socialistes et les écologistes. Et ce sont les premiers qui donnent le plus de fil à retordre au missionnaire.

‘C’est constructif avec les verts, mais il est très difficile de conclure un accord avec les socialistes’, a déclaré le président de l’Open VLD à VTM Nieuws. Cette déclaration, combinée à une rencontre particulièrement tendue hier soir avec les socialistes, complique la situation. Après tout, c’est le missionnaire lui-même qui avait appelé à la plus grande des discrétions.

La rencontre entre Lachaert et les socialistes tourne mal

Il fut un temps prévu que Lachaert laisse sa place ce vendredi au duo de formateurs composé d’Alexander De Croo (Open VLD) et de Paul Magnette (PS). Le prolongement de sa mission d’information est donc un signe: la Vivaldi n’est pas prête, pas plus que l’Arc-en-ciel d’ailleurs.

Un sentiment de déjà vu rue de la Loi: ‘C’est toujours la même chose. Si vous n’allez pas de l’avant rapidement et ne convertissez pas l’enthousiasme initial en action politique, cela stagnera, et cela s’arrêtera. Et puis vient la phase dangereuse: après un premier « coup de foudre », la réalité de la relation s’installe. Vous n’êtes pas encore engagé dans votre relation, comme dans une vraie phase de formation’, nous glisse un acteur de premier plan.

Concrètement, les socialistes ont à peine parlé de la note de 50 pages préparée par Lachaert, tant les retours étaient négatifs. Le missionnaire a également proposé un cadre budgétaire. Un investissement important dans les soins de santé a donc été fixé budgétairement, mais les libéraux ne veulent pas d’une nouvelle la taxe sur les plus-values. Cela bloque également au niveau des investissements dans la sécurité sociale: tant sur la santé et que sur les retraites. Le relatif enthousiasme de ces derniers jours est vite retombé. La volonté des socialistes reste de rompre avec la politique ‘néolibérale’ du gouvernement Michel.

Quid en cas d’échec de la Vivaldi?

Tout dépend en fait de la coalition que l’on veut voir aboutir. Avec la N-VA, les socialistes ont obtenu un large choix de mesures sociales contre des réformes institutionnelles. La N-VA hors-jeu, les libéraux estiment que les socialistes doivent faire baisser le prix. Or, le CD&V arrive avec des exigences communautaires importantes. Du coup, les socialistes ne voient pas pourquoi ils devraient se montrer moins gourmands.

Sur les réseaux sociaux, Bart De Wever a fustigé la coalition qui se prépare dans son dos. En parlant ‘du chagrin’ d’une Flandre qui vote ‘Flamande et à droite’, il rejette ce potentiel gouvernement ‘francophone et à gauche’. S’en est suivi un échange de bons mots entre Georges-Louis Bouchez et Theo Francken qui nouaient jusque-là de bonnes relations. Entre le MR et la N-VA, c’est clair, pour le moment, les deux partis sont dans un affrontement ouvert.

Mais si la Vivaldi échoue, les libéraux opteront-ils d’office pour un Arc-en-ciel? Rien n’est moins sûr. Un bleu de haut rang nous le confirme: ‘Si les choses tournent mal, on pourrait à nouveau discuter avec Bart.’ Même son de cloche dans un article du Morgen, ce qui n’est certainement pas tombé dans l’oreille d’un sourd du côté des démocrates-chrétiens. Une simple menace? Si la coalition Arizona (sans le PS) doit faire son retour, les négociateurs devront alors convaincre le sp.a.

Un élément de réponse: ‘S’il n’y a pas de nouveau gouvernement, alors il faut de nouvelles élections. Je ne veux pas une nouvelle phase d’affaires courantes. Il reviendra aux gens de sanctionner les partis qui ne veulent pas prendre leurs responsabilités’, a déclaré Conner Rousseau, le président du sp.a, dans la presse régionale.

Une partie d’échecs sans fin.

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