La guerre de Corée va-t-elle enfin prendre fin ? La sœur de Kim Jong-un juge l’idée « admirable », et pose une condition

Initiée en 1950, la guerre de Corée a été mise en pause en 1953 par un armistice. Depuis, aucun traité de paix n’a été signé entre le Nord et le Sud, qui sont donc techniquement toujours en guerre et dont les relations restent très tendues. Cette semaine, Séoul a fait une proposition à Pyongyang pour mettre définitivement un terme à ce conflit vieux de 70 ans.

A l’occasion d’un discours prononcé en début de semaine devant l’Assemblée générale des Nations unies, le président sud-coréen Moon Jae-in a proposé à sa voisine du Nord d’officiellement déclarer la fin de la guerre de Corée.

Dans la foulée, le vice-ministre nord-coréen des Affaires étrangères, Ri Thae Song, a répondu que cette proposition était « prématurée » tant que la politique américaine dans la région reste inchangée. Il a expliqué qu’une déclaration de fin de la guerre ne serait d’aucune aide pour stabiliser la situation dans la péninsule, soulignant le déploiement de troupes et d’armes américaines dans la région.

Ce vendredi, Kim Yo-jong, l’influente sœur de Kim Jong-un, a tenu un discours un peu plus optimiste. Elle a qualifié l’idée de Moon « d’admirable et intéressante ». Elle a ensuite émis une condition afin que la Corée du Nord n’envisage réellement cette possibilité: le Sud doit « arrêter ses politiques hostiles » à son égard.

« Ce qu’il faut abandonner, ce sont les attitudes de double jeu, les préjugés illogiques, les mauvaises habitudes et la position hostile consistant à justifier leurs propres actes tout en critiquant notre juste exercice du droit à l’autodéfense », a déclaré la proche conseillère du Guide suprême dans un communiqué.

« Ce n’est que lorsque cette condition préalable sera remplie qu’il sera possible de s’asseoir face à face et de déclarer la fin significative de la guerre », a-t-elle ajouté.

Contexte tendu

Ces différentes déclarations surviennent lors d’une période où la course aux armements entre les deux pays est en train de s’intensifier.

Ce mois-ci, la Corée du Nord a testé avec succès un missile balistique lancé par un train, un missile balistique à courte portée et un nouveau missile de croisière.

La Corée du Sud n’a pas été en reste. Elle a testé avec succès un missile balistique lancé par un sous-marin, devenant ainsi la septième nation au monde à posséder cette capacité avancée.

Dans le même temps, les pourparlers autour du désarmement nucléaire sont au point mort. Les États-Unis et la Corée du Nord n’ont engagé aucune discussion officielle depuis l’échec d’un sommet entre Kim Jong-un et Donald Trump en 2019.

Le président sud-coréen estime qu’une déclaration de fin de guerre est susceptible d’encourager le Nord à se dénucléariser. De son côté, Pyongyang a demandé que les sanctions économiques à son encontre soient d’abord levées.

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