La délégation de l’UE engage le lobbyiste controversé DCI Group pendant les tensions commerciales avec Trump


Principaux renseignements

  • La délégation de l’UE a engagé le groupe DCI au milieu des tensions commerciales qui ont suivi la victoire électorale de Trump.
  • DCI Group a l’habitude de travailler avec des entités aux antécédents controversés, notamment la junte militaire du Myanmar et Exxon Mobil.
  • Malgré les inquiétudes, la délégation de l’UE a choisi d’engager DCI Group pour une stratégie de communication axée sur la promotion du commerce et des investissements de l’UE aux États-Unis.

Un groupe de pression controversé

En prévision d’une éventuelle présidence Trump, la délégation diplomatique de l’Union européenne aux États-Unis a passé un contrat avec un éminent cabinet de lobbying lié aux Républicains, DCI Group, pour naviguer dans les stratégies de communication en matière de commerce et d’investissement. Cette décision, officialisée par une inscription au registre des agents étrangers des États-Unis (FARA) le 1er novembre 2024, visait à répondre aux préoccupations concernant les barrières commerciales potentielles que Trump pourrait imposer. C’est ce que rapporte Politico.

Après la victoire électorale de Trump le 5 novembre, l’UE a cherché à clarifier sa position à l’égard de ses politiques commerciales, qu’il avait précédemment critiquées en les qualifiant d' »atrocités ». Alors que Trump a mis en place des droits de douane contre la Chine et accordé des exemptions au Canada et au Mexique, l’UE est restée dans l’incertitude quant à ses propres relations commerciales avec les États-Unis.

Coopération avec la junte militaire du Myanmar, entre autres

Cette démarche de la délégation de l’UE fait suite à des expériences vécues pendant le premier mandat de Trump, où elle a été confrontée à un accès limité aux responsables de l’administration. Pour surmonter cette difficulté, ils ont demandé conseil aux ambassades nationales et ont envisagé de faire appel à des sociétés de lobbying comme DCI Group, qui se targuait d’avoir des relations au sein du parti républicain.

Le groupe DCI, fondé en 1996, a une liste de clients diversifiée qui comprend des entités aux antécédents controversés. Il a déjà travaillé avec la junte militaire du Myanmar, le gouvernement de l’Azerbaïdjan et diverses industries telles que le tabac, les télécommunications, les fonds spéculatifs et les sociétés d’énergie. Actuellement, le ministère de la justice enquête sur des allégations de piratage informatique contre des défenseurs du climat qui auraient été orchestrées par le groupe DCI pour le compte d’Exxon Mobil, l’un de ses principaux clients à l’époque. Le groupe DCI et Exxon Mobil ont tous deux nié tout acte répréhensible.

Peu de détails sont connus sur le contrat

La liste des clients de la société comprend également des entités sanctionnées comme le groupe EN+, un producteur d’aluminium russe, et SCM Consulting Limited, propriété de l’oligarque ukrainien Rinat Akhmetov, qui a été accusé par le président Zelenskyy d’avoir orchestré un coup d’État en Ukraine.

Malgré ces préoccupations concernant les activités passées du groupe DCI, la délégation de l’UE a choisi de faire appel à ses services pour une stratégie de communication axée sur la promotion du commerce et des investissements de l’UE aux États-Unis. Les détails concernant la durée du contrat, sa portée et les conflits d’intérêts potentiels n’ont pas été divulgués.

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