Les factures d’électricité des ménages augmentent et, hélas, ça n’est pas près de s’arrêter. Nous ne sommes pas confrontés à une simple difficulté passagère d’approvisionnement, mais bien à un problème global et probablement durable, alerte l’Agence internationale de l’énergie (IEA).
Celle-ci a enregistré en 2021 la plus forte hausse des besoins mondiaux en électricité, avec un pic de 6% de la demande alors que les économies repartaient à plein rendement après le sommet de la crise du coronavirus. Une situation qui a provoqué des risques de blackout et la hausse vertigineuse des prix que nous traversons. Mais aussi un pic d’émissions de gaz à effet de serre, alors qu’un nombre important de pays se sont tournés à nouveau vers des sources d’énergie moins chères et plus polluantes, en premier lieu le charbon, afin de satisfaire la demande.
Une demande croissante qui provient surtout de Chine
À l’échelle mondiale, celle-ci a atteint les 1.500 térawatts-heures, un record absolu selon l’IEA. La moitié de la croissance de la demande d’électricité nous vient de Chine, où elle a augmenté de 10 % par rapport à 2020, selon les estimations de l’Agence. La Chine et l’Inde ont toutes deux souffert de coupures d’électricité au second semestre, car les approvisionnements en charbon n’ont pas suivi la demande de leurs centrales électriques, ce qui a entraîné un ralentissement économique en Asie.
Les centrales au charbon ont généré 9 % d’électricité en plus l’année dernière, soit plus de la moitié de l’augmentation mondiale de la demande d’électricité. La quantité d’électricité produite par les centrales au gaz a augmenté de 2 % l’an dernier, selon l’IEA, tandis que la production nucléaire a augmenté de 3,5 %. Le retour à des sources d’électricité plus polluantes a entraîné une augmentation de 7 % des émissions totales de dioxyde de carbone (CO2) dues à la production d’électricité, qui ont atteint un nouveau record après avoir diminué les deux années précédentes.
Pic de pollution
« Les fortes hausses des prix de l’électricité observées ces derniers temps ont causé des difficultés à de nombreux ménages et entreprises dans le monde entier et risquent de devenir un facteur de tensions sociales et politiques », a déclaré le directeur exécutif de l’IEA, Fatih Birol. Une pression supplémentaire sur nos économies qui, hélas, n’est pas prête de s’atténuer : L’Agence internationale de l’énergie prédit que les prix resteront à la hausse pour les trois prochaines années, relève The Guardian.
« Les décideurs politiques devraient prendre des mesures dès maintenant pour atténuer les impacts sur les plus vulnérables et s’attaquer aux causes sous-jacentes », estime M. Birol. « Des investissements plus importants dans les technologies énergétiques à faible émission de carbone, notamment les énergies renouvelables, l’efficacité énergétique et l’énergie nucléaire – parallèlement à une expansion des réseaux électriques robustes et intelligents – peuvent nous aider à sortir des difficultés actuelles. »