En Belgique, les enfants sont généralement en bonne santé et reçoivent un bonne éducation. Mais le taux de CO2 dans l’air risque de dégrader leur conditions de vie dans le futur.
Une étude commandée par l’OMS compare les conditions de vie actuelles des enfants avec les mesures prises au niveau du développement durable afin de leur offrir un bel avenir. Le résultat est inquiétant: aucun pays n’est capable de faire les deux. Le Dr Stefan Peterson, chef du département santé de l’UNICEF et auteur du rapport, est lui-même choqué par ce constat: ‘Aucun pays n’est assez bien classé que pour faire correctement prospérer les enfants aujourd’hui et dans le futur’. Soit ils offrent de bonnes conditions de vie maintenant mais n’agissent pas pour le climat. Soit c’est l’inverse.
La Belgique, comme la France, les Pays-Bas et la Norvège, fait partie de cette première catégorie. Le pays est ainsi classé 8e pour la qualité de vie qu’il offre aux enfants. Mais il est 158e sur 180 sur l’échelle de durabilité. En cause, notre émission de CO2 actuelle qui est 223 % plus élevé que notre objectif pour 2030.
Les 10 pays les mieux classés pour la qualité de vie des enfants:
- Norvège
- Corée du Sud
- Pays-Bas
- France
- Irlande
- Danemark
- Japon
- Belgique
- Islande
- Royaume-Uni
Les 10 pays les mieux classés pour la durabilité:
- Burundi
- Tchad
- Somalie
- République démocratique du Congo
- République centrafricaine
- Malawi
- Rwanda
- Mali
- Niger
- Madagascar
Le premier indice est basé sur plusieurs facteurs: la survie de mères et des nourrissons, la santé, l’éducation et la nutrition. Le durabilité est quant à elle mesurée en fonction des objectifs durables pour 2030 instaurés par l’ONU. Les chercheurs ont repris principalement les indices sur les émissions de gaz à effet de serre, mais aussi sur l’équité et l’écart des revenus.
Tous les enfants en danger
Selon l’étude, en n’agissant pas pour diminuer la pollution, les pays qui offrent aujourd’hui de bonnes conditions de vie aux enfants mettent en péril leur avenir.
Les enfants et les adolescents l’ont d’ailleurs bien compris. Depuis plus d’un an, ils se mobilisent dans les rues des grandes villes du monde pour demander plus de justice climatique. Ils sont angoissés quand ils pensent à leur avenir. Et ils ont l’impression que les dirigeants s’en fichent.
De plus, les pays pollueurs menacent non seulement l’avenir de leurs enfants, mais aussi ceux du monde entier parce qu’ils accélèrent le réchauffement climatique. Et les pays pauvres sont les premiers à en souffrir, même si leur empreinte carbone reste toute petite. Ils seront les premiers touchés par la montée des eaux, les vagues de chaleur, le développement de maladies et la malnutrition. Et certains effets du réchauffement sont déjà visibles actuellement.
Les défis pour l’avenir
Pour le Dr Peterson, il est donc évident qu’il faut avant tout lutter contre le réchauffement climatique. Mais dans notre société, nous devons aussi protéger les enfants des effets pervers de l’industrialisation. Ainsi, l’étude demande ‘une plus grande réglementation de la commercialisation du tabac, de l’alcool, du lait maternisé, des boissons sucrées et des jeux de hasard auprès des enfants’. Elle met aussi en garde contre la publicité qui pousse les enfants vers le vapotage et les boissons alcoolisées. Les auteurs proposent aussi que les enfants soient plus souvent inclus dans les processus de décision.
Le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, espère que cette étude réveillera les consciences. Dans un communiqué de presse, il s’en prend directement aux dirigeants du monde entier: ‘ils ne protègent pas la santé [des enfants], ils ne protègent pas leurs droits et ils ne protègent pas leur planète’.
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