Principaux renseignements
- La Banque du Canada a maintenu son taux d’intérêt directeur à 2,75 pour cent en raison de l’incertitude commerciale.
- Le gouverneur Tiff Macklem a souligné la nature imprévisible de la politique commerciale des États-Unis et son influence négative importante sur l’économie canadienne.
- Les économistes prévoient deux ou trois autres réductions de taux cette année, ce qui pourrait ramener le taux final à environ 2 pour cent d’ici la fin de l’année.
La Banque du Canada a décidé de maintenir son taux d’intérêt directeur à 2,75 pour cent, invoquant la nécessité de comprendre l’impact total des politiques commerciales américaines sur l’économie canadienne. Tout en maintenant les taux pour la deuxième fois consécutive, la banque centrale a reconnu que des réductions futures pourraient être nécessaires si les conditions économiques se détériorent en raison des différends tarifaires en cours.
Le gouverneur Tiff Macklem a souligné la nature imprévisible de la politique commerciale américaine et son influence négative significative sur l’économie canadienne. Il a insisté sur le fait que les décideurs politiques s’accordent à maintenir les taux inchangés pendant qu’ils recueillent davantage d’informations. Cette décision intervient après une période de réductions agressives des taux, totalisant 225 points de base sur neuf mois.
Les tarifs américains et les incertitudes pèsent sur l’économie
La banque analyse actuellement les forces opposées que sont les pressions inflationnistes à la hausse dues à l’augmentation des prix et les pressions à la baisse dues à la faiblesse de la croissance économique. Avant la prochaine annonce de politique monétaire en juillet, la banque aura accès à deux mois supplémentaires de données sur l’inflation et à une lecture du PIB. Macklem a indiqué qu’une baisse des taux pourrait être justifiée si l’économie s’affaiblit davantage en raison des droits de douane américains persistants et des incertitudes, alors que les pressions inflationnistes restent contenues.
Les économistes prévoient deux ou trois autres baisses de taux cette année, ce qui pourrait ramener le taux final à environ 2 pour cent d’ici la fin de l’année. Avery Shenfeld, économiste en chef à la CIBC, suggère que le mois de juillet offre une opportunité favorable pour une réduction de taux d’un quart de point si le chômage continue d’augmenter et si l’inflation des articles non tarifaires diminue.
Les marchés financiers restent prudemment optimistes
Les attentes du marché indiquent actuellement une probabilité d’environ 55 pour cent d’un nouveau maintien le 30 juillet. La décision de juillet coïncidera avec la publication du rapport sur la politique monétaire de la banque. Le dollar canadien s’est légèrement renforcé à la suite de l’annonce, s’échangeant à 1,3698 pour le dollar américain ou 73 cents américains.
Alors que le taux d’inflation annuel du Canada est tombé à 1,7 pour cent en avril en raison de la baisse des prix de l’énergie, les mesures de l’inflation de base ont dépassé la fourchette cible de la banque de 1 pour cent à 3 pour cent. Macklem a attribué la hausse de l’inflation de base en partie à l’augmentation des prix des denrées alimentaires et à l’impact des perturbations commerciales.
Les consommateurs s’attendent à une hausse continue des prix
Macklem a noté que les enquêtes auprès des consommateurs révèlent des anticipations de hausse des prix et que de nombreuses entreprises ont l’intention de répercuter les coûts des droits de douane. L’incertitude persistante concernant les tarifs douaniers, les négociations commerciales et les nouvelles mesures commerciales potentielles conduira la banque à adopter une approche moins prospective dans ses décisions politiques.
En avril, la banque a présenté deux scénarios de croissance économique dans des conditions tarifaires différentes : l’un supposant un impact limité et l’autre prévoyant une guerre commerciale mondiale et une récession. Macklem a déclaré que les inquiétudes concernant le basculement de l’économie vers le scénario le plus sévère se sont quelque peu apaisées depuis la publication de ces scénarios. Bien que la croissance du premier trimestre ait dépassé les attentes, les investissements des entreprises et les dépenses intérieures sont restés modérés. Les économistes prévoient que cette tendance se poursuivra, Macklem anticipant une croissance nettement plus faible au deuxième trimestre.
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