La Banque d’Angleterre montre qui est le patron : le gouvernement Truss abroge toutes les réductions d’impôts

Qui va plier pour apaiser les marchés financiers : le gouvernement Truss ou la Banque d’Angleterre ? C’était la question jusqu’à vendredi dernier. Le gouvernement Truss a finalement été le premier à céder, tandis que le gouverneur de la Banque d’Angleterre, Andrew Bailey, n’a pas bougé.

La Banque d’Angleterre a confirmé aujourd’hui qu’elle cessera d’acheter des titres du gouvernement britannique, comme annoncé précédemment. La semaine dernière, il y a eu des spéculations selon lesquelles les achats de soutien seraient prolongés. « La Banque d’Angleterre ne pourra pas faire autrement », ont prédit plusieurs analystes. Mais le gouverneur Andrew Bailey a tenu bon, interrompant les « achats temporaires et ciblés » comme prévu.

Une croix sur la Trussonomie

La fin du soutien ne coïncide pas par hasard avec les changements de direction spectaculaires au sein du gouvernement Truss. Le ministre des Finances, Kwasi Kwarteng, a été limogé et remplacé par Jeremy Hunt, qui a fait savoir le week-end dernier que son prédécesseur avait commis des erreurs et que les réductions d’impôts seraient moins fréquentes à l’avenir.

M. Hunt est allé plus loin aujourd’hui, en annonçant que pratiquement toutes les réductions d’impôts initialement prévues par le duo Truss-Kwarteng seront retirées. Cela trace une croix sur ce que l’on a appelé la Trussonomie.

L’objectif principal de M. Hunt est de calmer les marchés financiers, après deux semaines extrêmement tumultueuses. Cela semble avoir un effet, puisque la livre sterling avait déjà légèrement augmenté par rapport au dollar ce matin.

La Banque d’Angleterre est intimement liée à la volte-face du gouvernement Truss. Hunt et Bailey se seraient rencontrés dimanche, rapporte le service d’information Bloomberg, pour discuter de la manière dont le gouvernement britannique devrait procéder à de nouveaux ajustements pour éviter de nouvelles turbulences sur les marchés financiers.

Projecteurs

Le gouverneur de la Banque d’Angleterre semble donc réussir à relâcher la pression sur sa propre institution. Les projecteurs des marchés financiers et des médias sont désormais entièrement tournés vers Hunt, qui doit présenter un programme budgétaire modifié, et Truss, qui doit se battre pour conserver son poste de Premier ministre encore naissant.

Ce n’est pas comme si la Banque d’Angleterre réduisait tout soutien. Une facilité temporaire de la banque centrale destinée à fournir des liquidités supplémentaires, lancée le 10 octobre, restera ouverte jusqu’au 10 novembre. Mais cela se passera entièrement selon le programme établi par Bailey.

(JM)

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