‘Jamais dans l’histoire, l’immunité collective n’a été utilisée comme stratégie pour répondre à une épidémie’

Ce sont les propos de Tedros Adhanom Ghebreyesus, le boss de l’OMS. L’immunité collective n’est pas une option pour l’organisation.

En attendant un vaccin, elle fait l’objet de tous les débats. L’immunité collective nous protègerait du virus, si au moins 60% (certains parlent déjà de 43%) des personnes ont été infectées et ont donc développé des anticorps.

La Suède a cru atteindre cette immunité collective avant de déchanter. Le pays scandinave fait lui aussi face à une résurgence importante des cas.

Pour le patron de l’OMS, l’immunité collective est un leurre: ‘Jamais dans l’histoire de la santé publique, l’immunité collective n’a été utilisée comme stratégie pour répondre à une épidémie, et encore moins à une pandémie. C’est scientifiquement et éthiquement problématique.’

En conférence de presse, il a qualifié la stratégie de ‘dangereuse’, alors que l’OMS pense que seuls 10% de la population mondiale a été infectée pour déjà plus d’un million de morts.

Trop d’incertitudes

‘La plupart des personnes infectées par le virus développent une réponse immunitaire au cours des premières semaines, mais nous ne savons pas si cette réponse est forte ou durable ni si elle diffère d’une personne à l’autre.’

L’immunité collective est un concept utilisé lors des campagnes de vaccination. M. Ghebreyesus rappelle à ce propos que pour la variole, il faut que 95% de la population soit vaccinée. Pour la polio, c’est 80%.

Aujourd’hui, il y a plus de 40 vaccins candidats. Une dizaine sont dans la phase 3, la dernière phase de tests. Les premiers vaccins pourraient débarquer pour fin de l’année. Il est temps, car la population commence à se lasser des mesures sanitaires et des gestes de sécurité. La preuve la plus flagrante est la résurgence des cas partout sur le Continent.

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