Binyamin Netanyahu est sans conteste l’homme fort d’Israël. Mais après 4 élections en 2 ans, ses nombreux ennemis dans le parlement ont décidé de créer un gouvernement anti-Netanyahu. Une coalition très diversifiée sera gérée par l’ancien ministre de la Défense, Naftali Bennett.
Israël sans Benyamin Netanhyahu au pouvoir, ce n’était plus arrivé depuis 12 ans. Et le chemin pour y arriver fut long. 4 élections ont été organisées en 2 ans, sans jamais qu’un grand parti – outre celui de l’ancien Premier ministre – ne ressorte vraiment gagnant des élections. Une coalition était toujours nécessaire, et le parti de Netanhyahu même avec 24% des voix en sa faveur n’avait pas assez d’amis pour atteindre 50% du parlement.
Ce mercredi 2 juin, plus de deux mois après les dernières élections, l’ancien ministre de la Défense, Naftali Bennett, a réussi à convaincre 6 autres partis, dont un des deux partis arabes, de s’allier avec lui, in extremis. L’accord de gouvernement a été annoncé quelques minutes avant le délai imparti, évitant ainsi que de nouvelles élections soient organisées. La majorité devra maintenant recevoir l’aval du parlement.
Une coalition anti-Netanhyahu
Cette nouvelle coalition devra tenir 4 ans, mais son équilibre est déjà considéré aujourd’hui comme incertain. Le seul point commun entre ces 7 partis semble être leur volonté de se débarrasser de l’ancien Premier ministre, Netanyahu. Car le spectre politique de cette coalition est très large. Cela va de la gauche sioniste à l’extrême droite nationaliste.
À la tête de ce gouvernement, se trouvera dans un premier temps, Naftali Bennett, ancien allié de Netanhyahu, qui a récemment retourné sa veste et s’est placé à la tête d’un petit parti de droite, Yamina. Toutefois, à la moitié du mandat – soit après deux ans – il devra donner sa place à Yair Lapid, chef du plus grand parti de ce gouvernement, Yesh Atid.
‘Le gouvernement travaillera pour servir tous les citoyens d’Israël, y compris ceux qui n’en sont pas membres, respectera ceux qui s’y opposent et fera tout ce qui est en son pouvoir pour unir toutes les parties de la société israélienne’, a déclaré Lapid au Président Rivlin.
Toutefois, avec une coalition si diversifiée, les points de tension que connait Israël depuis des années risquent d’être encore plus durs à gérer. Quelles seront les décisions concernant la bande de Gaza, la Palestine ou encore les territoires palestiniens occupés ? Le futur gouvernement – s’il est accepté par le parlement – comporte autant de personnes qui veulent occuper plus intensivement la Palestine que de personnes qui s’y opposent. Que faire également pour les droits sociaux de minorités tels que les LGBTQI+, dans cet État religieux ? Au moindre petit conflit, la majorité pourrait voler en éclat.
Netanhyahu, le retour ?
Cette fragilité de la nouvelle coalition, Netanhyahu l’a bien comprise. L’ancien Premier ministre a déjà accusé ses opposants de faire partie d’un ‘gouvernement frauduleux’. Et il est bien décidé à le faire tomber avant même qu’il ne prenne ses fonctions.
La Knesset, le parlement israélien, doit donner sa confiance dans la semaine qui suit l’annonce d’un accord de gouvernement. Cela signifie que les parlementaires ont jusqu’au 13 juin pour donner leur avis. Et cela laisse tout le temps aux partis relégués dans l’opposition de convaincre ne serait-ce qu’un parti de la coalition de se retirer et ainsi détruite la nouvelle majorité.
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