En Europe, l’App Store va devoir faire de la place à la concurrence, mais Apple est-il au courant ?

L’exclusivité de l’App Store sur l’iPhone va bientôt prendre fin en Europe. Et alors que beaucoup s’attendaient à ce qu’Apple dévoile sa stratégie à ce propos lors de l’annonce d’iOS 17 la semaine dernière, la firme de Cupertino a préféré taire cette affaire.

Contexte : l’année prochaine, le Digital Markets Act entrera en vigueur en Europe. Une législation qui vise à rendre les marchés numériques plus équitables et ouverts. Pour Apple, cela se traduira par l’obligation d’autoriser d’autres boutiques d’applications sur iOS. Une révolution pour l’App Store et l’iPhone.

Une absence remarquée : la rumeur voulait qu’Apple s’exprime officiellement à ce sujet lors de l’annonce d’iOS 17, mise à jour du système d’exploitation de l’iPhone qui devrait logiquement être le premier à subir cette ouverture à autrui forcée.

  • Malheureusement, le géant américain n’a fait aucune allusion à ce sujet lors de sa keynote de lancement de la WWDC.
  • Une absence qui n’est évidemment pas passée inaperçue.

« Prendre son temps pour le bien des utilisateurs »

Fort heureusement, la question a été soulevée quelques jours plus tard par le blogueur américain John Gruber lors d’un podcast auquel Craig Federighi, vice-président senior de l’ingénierie logicielle chez Apple, a participé.

  • L’homme a assuré que l’entreprise travaillait actuellement avec l’Union européenne pour se plier aux exigences tout en assurant un niveau de sécurité cher à Apple.
  • « Nous voulons nous assurer que tout ce que nous faisons est bon pour nos clients et la sécurité de nos clients », a ainsi déclaré Federighi.

Ce qu’il faut comprendre : Apple freine des quatre fers sur ce sujet et fera en sorte de respecter la législation européenne tout en limitant le plus possible l’ouverture de son système d’exploitation à la concurrence. Et on pouvait difficilement s’attendre à autre chose de la part d’Apple.

  • Le fait est que l’App Store est une importante source de revenus pour l’entreprise américaine puisqu’elle prend une commission sur l’ensemble des achats effectués et abonnements souscrits depuis sa plateforme
    • Un fonctionnement régulièrement critiqué par les développeurs, notamment Fortnite, Spotify ou encore Elon Musk plus récemment.
  • En s’ouvrant à la concurrence, Apple s’expose à ce que ses revenus par le biais de cette commission fondent.
  • On comprend donc pourquoi l’entreprise à la pomme cherche par tous les moyens à limiter cette ouverture contrainte de son OS.

Conclusion : dans cette histoire, on peut s’attendre à ce qu’Apple joue la montre et se soumette à la législation européenne à la dernière minute, lorsqu’elle entrera en vigueur, c’est-à-dire en mars 2024. Par ailleurs, il y a de fortes chances que cette ouverture soit limitée aux iPhone commercialisés en Europe. Du moins, pour un temps.

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