Un autre dossier compliqué qui pourrait encore s’ajouter à la pile de Vivaldi : l’ancien « B Cargo », aujourd’hui Lineas, doit être sauvé financièrement. Lineas est un acteur majeur du transport ferroviaire de marchandises en Belgique, crucial notamment pour le port d’Anvers.
- Mais l’entreprise est en difficulté : avec un chiffre d’affaires de plus de 440 millions d’euros, elle affiche une perte nette de 100 millions. Les besoins en liquidités sont donc extrêmement élevés, et sans intervention, une faillite menace, ce qui pourrait sérieusement perturber le transport ferroviaire de marchandises en Belgique.
- De plus, l’État fédéral avait, via la SNCB, privatisé cette filiale dédiée au transport de marchandises. Aujourd’hui, la société fédérale d’investissement (SFPIM) détient toujours 35 % des actions, tandis qu’un fonds d’investissement français, Argos Wityu, en possède 65 %. La question est de savoir si les deux actionnaires, et surtout l’État, vont injecter de l’argent ou non.
- Pour le ministre de la Mobilité et vice-Premier ministre Georges Gilkinet (Ecolo), la survie de Lineas est cruciale, selon De Tijd. Il veut à tout prix éviter une telle faillite, l’entreprise employant 2.100 personnes. Aussi, symboliquement, l’enjeu est majeur : les écologistes plaident fortement pour un transfert du transport de marchandises de la route au rail. Une telle débâcle pour ce qui serait le plus grand acteur privé du rail en Europe serait un coup dur pour l’ensemble du secteur.
- De plus, en cas de faillite, les conséquences pour le port d’Anvers pourraient être significatives. Certains grands acteurs dépendent vraiment du transport par rail, et donc de Lineas. « Cela montre pourquoi les Français de ce fonds d’investissement peuvent nous mettre sous une forte pression. Ils ne veulent pas investir un euro de plus dans l’entreprise. Le gouvernement belge est donc pris au piège. Personne ne veut d’une faillite. Mais devons-nous encore injecter de l’argent dans un puits sans fond ? », a déclaré une source haut placée du gouvernement.
- Les deux actionnaires avaient déjà injecté 20 millions d’euros, mais un montant bien plus important serait nécessaire, selon des sources gouvernementales. « Bien plus que les 50 millions évoqués dans la presse », ajoute-t-on.
- La question est de savoir comment la SFPIM interviendra : cela pourrait être par une augmentation de capital, mais ça semble être de l’argent perdu, et le gouvernement ne veut pas augmenter sa participation. Pour être clair, les Français ne suivront pas. Il pourrait s’agir de prêts, subordonnés ou convertibles. « Vendredi, la décision n’a pas été prise, nous étudions les options. »
- La vraie question est de savoir si c’est une solution à long terme, avec le gouvernement belge continuant à injecter de l’argent dans l’entreprise. Ces pertes ne sont pas nouvelles. De plus, la concurrence est rude, notamment de la part des entreprises publiques, comme en France, qui bénéficient clairement d’une position concurrentielle plus facile grâce à de solides subventions d’État.
(SR)