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L’inflation de la zone euro baisse plus fortement que prévu et est au plus bas depuis deux ans : et maintenant ?

L’inflation de la zone euro baisse plus fortement que prévu et est au plus bas depuis deux ans : et maintenant ?
Christine Lagarde – Paul Hanna/Bloomberg via Getty Images

L’inflation dans la zone euro s’élevait à 4,3 % en septembre, selon Eurostat. Cela signifie que les prix à la consommation (sur une base annuelle) ont augmenté moins fortement qu’en août. C’est un signe encourageant, mais la dépréciation monétaire doit encore être réduite de moitié pour atteindre l’objectif de la Banque centrale européenne (BCE).

Pourquoi est-ce important ?

La BCE a commencé à augmenter les taux d'intérêt à l'été 2022. Cette politique monétaire restrictive vise à réduire l'inflation. L'institution monétaire vise une inflation de 2 % à moyen terme. Depuis le pic de l'année dernière, la dépréciation monétaire a diminué, passant de 10,6 % à 4,3 %.

Dans l’actu : L’inflation dans la zone euro a baissé plus fortement que prévu.

  • Les économistes avaient prévu une inflation de 4,5 % pour septembre. Finalement, les prix à la consommation n’ont augmenté que de 4,3 %, au plus bas depuis octobre 2021 En août, l’inflation était de 5,2 %.
  • L’inflation sous-jacente – hors alimentation, tabac et énergie – était de 4,5 % en septembre, contre 5,3 % en août.

Déflation aux Pays-Bas

Détails : Comme toujours, Eurostat examine également l’évolution des prix dans les États membres. Il utilise pour cela l’indice harmonisé des prix à la consommation (HICP). L’office statistique ne se base donc pas sur les chiffres de l’inflation publiés par les pays eux-mêmes. De cette manière, Eurostat peut comparer la dépréciation monétaire entre les États membres.

  • Les Pays-Bas se distinguent. C’est le seul État membre de la zone euro où les prix ont légèrement baissé en septembre (-0,3 %).
  • Selon l’indice d’Eurostat, l’inflation en Belgique était de 0,7 % le mois dernier. C’est la plus faible augmentation des prix de tous les États membres. Chez nous, Statbel a évalué l’inflation à 2,39%, en septembre. Cela s’explique presque entièrement par la baisse des prix de l’énergie qui étaient stratosphériques l’année dernière à la même époque.
  • Nulle part dans la zone euro, les prix à la consommation n’ont autant augmenté qu’en Slovaquie. L’inflation y était toujours de 8,9 %. La Croatie (7,3 %) et la Slovénie (7,1 %) complètent le top 3.

Impact de la faible inflation de la zone euro sur la politique des taux de la BCE

Perspectives : Le fait que l’inflation et l’inflation sous-jacente perdent en intensité est une bonne nouvelle pour la BCE. Cela réduit la nécessité de poursuivre les hausses de taux.

  • Pour atteindre une inflation de 2 %, la BCE a augmenté le taux d’intérêt de 450 points de base depuis l’été 2022, atteignant 4 %, le niveau le plus élevé de l’histoire de la banque centrale.
  • Les investisseurs s’attendent à ce que la hausse du mois de septembre soit la dernière augmentation de taux. La présidente de la BCE, Christine Lagarde, a déclaré lors d’une explication sur la décision de taux que 4 % était suffisant « si ce niveau était maintenu pendant une période suffisamment longue. »
  • La BCE prévoit que l’inflation atteindra 5,6 % cette année, puis diminuera à 3,2 % en 2024 et à 2,1 % en 2025.

Que disent les experts ?

  • Selon Frederik Ducrozet, économiste chez Pictet Asset Management et observateur de la BCE, l’inflation devrait encore diminuer en octobre. Sur X, l’ancien Twitter, il se demande si la hausse des taux en septembre était vraiment nécessaire.
  • Bert Colijn, économiste chez ING, prévient qu’il est prématuré de déclarer la victoire sur l’inflation. « La hausse des prix du pétrole est préoccupante. Les prix de l’énergie ont moins baissé que prévu ces derniers mois et devraient à nouveau contribuer positivement à l’inflation avec le prix du pétrole dépassant 90 dollars le baril », dit-il.
  • « La grande question est de savoir si cela entraînera à nouveau des effets secondaires significatifs. Dans le climat économique actuel, plus faible, les entreprises indiquent que leur capacité à fixer les prix est affaiblie. Cela semble limiter une forte reprise de l’inflation », ajoute-t-il.
  • L’économiste conclut que l’inflation devrait continuer à baisser progressivement, mais que le rythme est très incertain. Il s’attend donc à ce que le taux de la BCE reste élevé pendant un certain temps.

BL

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