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« L’inflation élevée aux États-Unis et dans la zone euro est déjà terminée »

« L’inflation élevée aux États-Unis et dans la zone euro est déjà terminée »
Hoofd van de Europese Centrale Bank Christine Lagarde – JOHN THYS/AFP via Getty Images

L’économiste belge Jan Eeckhout a expliqué sur Twitter pourquoi il pense que l’inflation est en fait déjà terminée.

Pourquoi est-ce important ?

Le spectre de l'inflation a effrayé les économistes durant toute l'année dernière. Dans l'Union européenne, par exemple, le taux d'inflation a dépassé 11 % lors du pic de l'automne, tandis que dans la zone euro, il a culminé au-dessus de 10 %. Les banques centrales ont donc pris des mesures pour endiguer l'hémorragie, mais le revers de la médaille, c'est la récession.

L’essentiel : Eeckhout a estimé lundi dans un thread sur Twitter que la façon dont l’inflation est mesurée masque le fait que le pic est déjà largement derrière nous.

  • « La perception d’une inflation élevée aujourd’hui est en partie due à la manière dont elle est mesurée : le taux d’inflation instantané de décembre (aux États-Unis, ndlr) est de 2 % alors que la mesure conventionnelle est de 6,5 % », a informé l’économiste.
  • Pour expliquer pourquoi l’inflation conventionnelle est encore si élevée, Eeckhout identifie deux problèmes.
    • Le premier est l’ampleur. « La variation des prix d’un mois à l’autre est beaucoup plus faible que d’une année à l’autre. Comme nous avons l’habitude de parler de taux annuels, nous convertissons les taux mensuels en taux annuels. Par exemple, une variation mensuelle des prix de 1 % correspond à 12,7 % en glissement annuel. »
    • Il y a aussi le calcul de la moyenne. Pour estimer le niveau de l’inflation, Eeckhout rappelle que les observations des 12 mois sont utilisées pour minimiser le taux d’erreur.
    • « L’établissement de la moyenne est une bonne chose lorsque l’inflation est stable et qu’il n’y a pas de hausse ou de baisse brutale. Mais ce n’est pas l’histoire de ces deux dernières années. La moyenne annuelle donne autant de poids aux observations mensuelles d’il y a 12 mois qu’à celles du mois dernier. On obtient donc l’inflation moyenne d’il y a 6 mois. »

Une autre façon de calculer l’inflation

  • Il est intéressant de noter que M. Eeckhout affirme que si les deux facteurs ci-dessus sont pris en compte, l’inflation aux États-Unis, par exemple, ne serait que de 2 %, au lieu des 6,5 % actuels avancés par le gouvernement américain.
  • « Alors pourquoi ne pas utiliser plusieurs mesures mensuelles de l’inflation, mais donner plus de poids aux observations récentes et moins au passé lointain ? », s’interroge ouvertement l’économiste.
  • Si l’on considère les données sous cet angle, l’inflation élevée semble déjà largement derrière nous, dit-il. L’inflation dans la zone euro serait toujours supérieure à l’objectif de 2 %, mais beaucoup plus faible que le chiffre officiel de plus de 9 %.
  • L’économiste avertit que les banques centrales, qui ont sérieusement resserré leur politique monétaire en 2022, réagissent par rapport à de « de vieilles données » et sont donc à la traine. Ce qui est un jeu dangereux quand la récession se trouve de l’autre côté : des emplois sont en jeu.
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