L’inflation belge en baisse pour le troisième mois consécutif, mais il y a peu d’éléments pour se réjouir

En janvier, l’inflation a diminué de 10,35 % à 8,05 % en Belgique. Il s’agit de la troisième baisse consécutive. L’inflation sous-jacente reste le problème.

Pourquoi est-ce important ?

La Banque centrale européenne (BCE) a commencé à augmenter ses taux d’intérêt l’été dernier, en réponse à l’inflation galopante. Une stratégie de resserrement de la politique monétaire qui semble porter ses fruits aujourd’hui, avec une accélération notable en janvier. Mais le chemin pourrait encore être très long.

L’actualité : l’inflation belge (en glissement annuel) a diminué au cours du mois de janvier, révèlent les chiffres de l’office statistique belge Statbel, renforçant l’idée que le pic est derrière nous.

  • Contrairement au mois précédent, l’énergie a eu un effet baissier sur l’indice, et ce, pour deux raisons :  
    • Les prix de l’énergie continuent de chuter, alors que la crise énergétique attendue en Europe ne se réalise pas, en raison d’un hiver doux et de stocks de gaz naturel plus que remplis. Alors qu’elle atteignait encore 32,88 % en décembre, l’inflation liée à l’énergie a chuté à 5,21 % en janvier. Une différence qui s’explique en partie par le fait que janvier 2022 avait été marqué par une forte augmentation de l’inflation énergétique – vu que l’indice est mesuré en glissement annuel.
    • « Pour l’électricité, l’inflation se situe actuellement à 2,8% contre 35,5% le mois dernier, pour le gaz naturel, elle passe de 73,1% le mois dernier à -7,1% ce mois-ci. Par rapport au mois dernier, les prix du gaz naturel ont baissé de 27,7% et ceux de l’électricité de 8,6% », détaille le rapport.
  • Reste que l’inflation est toujours élevée par rapport à janvier 2022, tirée vers le haut par les produits alimentaires (y compris les boissons alcoolisées) dont les prix accusent une augmentation de 15,59 % contre 14,53 % en décembre.
  • L’inflation sous-jacente, qui ne tient pas compte de l’évolution des prix des produits énergétiques et des aliments non transformés, s’établit à 8,05 % (en glissement annuel), contre 7,34 % en décembre. Ce qui veut dire que l’inflation augmente pour tout un tas de produits : « Il s’agit d’une conséquence de la hausse de l’inflation des produits alimentaires transformés et des services », peut-on lire dans le rapport.

La crainte, c’est qu’une inflation importante se maintienne en 2023. Une sorte d’inflation de second tour qui ne dépend plus principalement de l’énergie. Cela pourrait inciter la BCE à appuyer plus franchement sur le frein et à faire reculer le pic de la hausse des taux d’intérêt.

Le détail : l’inflation enregistrée en janvier concerne principalement le pain et les céréales, les produits laitiers, les assurances maladie, la viande, les boissons non alcoolisées, les assurances incendie, les soins infirmiers, les soins corporels, les services combinés de télécommunications et les fruits.

  • L’inflation pour les huiles est de 28,2 % ce mois-ci.
  • Pour le poisson, l’inflation est actuellement de 15 %.
  • L’inflation pour les produits laitiers est de 24,6 %
  • Pour le pain et les céréales, l’inflation est de 18,3 %.
  • L’inflation de la viande est de 13,8 %.

Certains produits deviennent également moins chers

La hausse des prix ne vaut pas pour toutes les gammes de produits.

  • Les smartphones sont 11,2 % moins chers qu’en janvier en 2022.
  • Pour les téléviseurs, vous devrez payer 10,1 % de moins que l’année dernière.
  • Le prix du GPL a diminué de 7,6 %.

Resserrement de la politique monétaire BCE

En février, la BCE devrait à nouveau se réunir pour débattre de la stratégie à avoir pour continuer le combat contre l’inflation. Un combat qui devrait rester le même, avec cependant moins de virulence. Il est en effet question de nouvelles hausses des taux d’intérêt, mais cette fois-ci moins agressives que précédemment.

Plus