Dans l’actu : Un rapport détaille les chiffres de production de Tesla, à Shanghai.

• Sur le mois d’octobre, 87.706 véhicules ont été produits. Seuls 71.704 ont été vendus. 16.002 véhicules se retrouvent ainsi dans le stock des invendus. C’est ce que montrent les données de la China Merchants Bank International (CMBI), consultées par Reuters.
• Il s’agit d’un record, jamais auparavant autant de véhicules n’ont fini dans le stock. C’est même plus que durant les neuf premiers mois de l’année réunis : au premier trimestre, la différence était de -3.300 (il y a eu plus de véhicules vendus que de véhicules produits). Au deuxième et au troisième trimestre de cette année, il y a eu respectivement 2.600 et 9.100 véhicules produits de trop par rapport aux ventes.

L’essentiel : Un stock qui se remplit = un indicateur de récession.

• Une des nuances de ce chiffre pourrait être que c’est une pratique commerciale de Tesla de produire beaucoup de véhicules au début d’un trimestre, pour les écouler les semaines suivantes.
• Mais cela n’explique pas tout. Il y a deux semaines, Tesla a annoncé des baisses des prix pour ses véhicules, sur le marché chinois, pour stimuler la demande. Signe que la marque veut vider une partie de son stock.
• Lors de la présentation des derniers résultats trimestriels de Tesla, les analystes étaient déjà inquiets quant à un certain décalage entre la production et les ventes (tous pays confondus). Or, l’écart s’est encore creusé depuis.
• Un stock qui se remplit sert d’ailleurs d’indicateur de récession. Cela sous-entend que la demande est en baisse. Dans le cas de l’usine de Tesla à Shanghai, cela montre que la demande est en baisse en Chine, mais aussi à l’internationale. Mais Tesla n’est pas le seul fabricant confronté à ce phénomène : les récents résultats de Toyota ont montré que le premier constructeur mondial subit la même chose.
  • Dans cette situation, un fabricant de véhicules électriques se retrouve entre le marteau et l’enclume. D’un côté, le prix des matières premières, comme le lithium et autres métaux rares utilisés pour les batteries ou encore les puces électroniques, continue d’augmenter. Mais de l’autre côté, la société doit brader les prix des véhicules pour libérer ses stocks. La baisse du prix de certaines matières premières, comme l’aluminium, ne vient que partiellement soulager la douleur.
• La CMBI s’attend d’ailleurs à une baisse de la demande sur le marché automobile chinois sur l’année 2023. Elle qualifie un important stock d’invendus comme une « préoccupation ».