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Et si la Chine implosait économiquement ? L’Inde est prête à prendre le relais

Et si la Chine implosait économiquement ? L’Inde est prête à prendre le relais
Getty Images

Le ralentissement de la croissance chinoise inquiète de plus en plus, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays. Mais un autre géant asiatique devrait largement combler le déficit.

Pourquoi est-ce important ?

L’Inde fait l’objet d’une attention toute particulière depuis un certain temps. Elle est perçue comme la solution aux nombreux problèmes qu’engendre l’absence de relance économique chinoise que beaucoup espéraient voir se produire après la fin des mesures anti-Covid. L’Inde jouit en effet de plusieurs facteurs qui pourraient l’aider à se substituer à la Chine à de nombreux niveaux.  

L’actualité : l’Inde pourrait compenser une partie du déficit de la demande mondiale de matières premières engendré par le ralentissement de la croissance chinoise.

  • Contrairement à la Chine, la croissance indienne s’accélère, de sorte que l’économie indienne pourrait devenir la troisième plus grande économie mondiale d’ici la fin de la décennie, prédisent les analystes de la banque ANZ.
    • D’ici une cinquantaine d’années, elle pourrait même dépasser les États-Unis, selon Goldman Sachs.
  • Une croissance accrue qui aura forcément un impact que la demande indienne de matières premières. En hausse, elle pourrait couvrir plus de la moitié du déficit de la demande chinoise, en particulier dans le secteur de l’énergie, a indiqué la banque dans un rapport.

« La demande indienne de matières premières devrait croître rapidement, soutenue par une démographie favorable, l’urbanisation, l’expansion de la fabrication et des exportations et la construction d’infrastructures »

ont écrit les analystes d’ANZ.

Répondre à une population croissante

Cette année la Chine a été destituée de son titre de pays le plus peuplé au monde au profit de l’Inde. La démographie indienne croissante qui devrait se poursuivre et pousser le pays à faire des aménagements et donc, à consommer davantage de matières premières.

  • Le taux d’urbanisation de l’Inde devrait passer à 40 % d’ici 2030, contre 35 % actuellement, augmentant sa demande en métaux industriels et en produits énergétiques.
  • La demande annuelle de l’Inde pour les principaux produits de base tels que le pétrole, le charbon, le gaz, le cuivre, l’aluminium et l’acier devrait grimper de 5 % d’ici la fin de la décennie, selon la banque.
    • Particulièrement dépendante du pétrole et du charbon et malgré, le pays augmentera ses importations de combustibles fossiles pour répondre à sa croissance économique rapide, remettant en cause ses efforts de décarbonisation censés s’intensifier d’ici 2030.
  • En comparaison, la demande de la Chine pour ces produits devrait baisser entre 1 et 3 %, en parallèle d’un ralentissement de la croissance du PIB chinois de 3,5 % d’ici 2030.
    • Et même si la croissance chinoise ne ralentit pas, l’Inde devrait compenser 60 % de la baisse de la demande chinoise de charbon et à 66 % celle pour le pétrole.

La relance chinoise tarde

En décembre dernier, Pékin a levé sa politique restrictive Zéro-Covid dans le but de relancer son économie, après que celle-ci a montré des signes de détresse. Mais la décision du gouvernement chinois n’a pas eu les effets escomptés. Plus de six mois plus tard, la relance espérée ne s’est toujours pas réalisée.

  • L’activité manufacturière chinoise a chuté pour le quatrième mois consécutif en juillet.
    • L’indice officiel des directeurs d’achats (PMI) du secteur est passé de 49 en juin à 49,3 en juillet. Une progression minimum sous la barre des 50 points qui sépare l’expansion de la contraction.
  • Les secteurs des services et de la construction sont au bord de la contraction, ont révélé des enquêtes officielles, rapporte Reuters.
    • « La forte baisse de l’activité de construction est un signe inquiétant d’une spirale mortelle potentielle dans le secteur immobilier », a déclaré Xu Tianchen, économiste principal à l’Economist Intelligence Unit.
  • Les perspectives de croissance pour le troisième trimestre sont menacées.
  • Reste à voir si les mesures de soutien à la politique économique annoncé par les principaux dirigeants chinois plus tôt ce mois-ci suffiront à redresser la barre.  
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