L’Inde va devenir la deuxième économie mondiale d’ici 2075, devant les États-Unis

À la cinquième place du classement des plus grandes économies du monde, l’Inde pourrait grimper de quelques places au cours des années à venir, selon la banque d’investissement Goldman Sachs.

L’essentiel : l’Inde pourrait dépasser les États-Unis, la zone euro ou encore le Japon et devenir la deuxième économie mondiale d’ici 2075.

  • Son produit intérieur brut pourrait atteindre 52.200 milliards de dollars, soit 16 fois plus qu’à l’heure actuelle (environ 3.100 milliards de dollars).
  • Elle se retrouverait dès lors à la deuxième place des plus grandes économies au monde, derrière la Chine.
    • Selon les projections de la banque d’investissement, l’Empire du Milieu décrocherait en effet la première place au cours des décennies à venir. Une place occupée par les États-Unis depuis de nombreuses années.
    • Le PIB chinois dépasserait les 57.000 milliards de dollars, selon la banque d’investissement, soit plus qu’une multiplication par trois.
    • En comparaison, le PIB américain serait de 51.500 milliards, celui de la zone euro de 30.300 milliards et celui du Japon de 7.500 milliards de dollars.
  • La montée en puissance de l’économie indienne pourrait démarrer dès cette année et dépasser le Japon et l’Allemagne d’ici fin 2023, indiquait Morgan Stanley fin 2022.

Le détail : « Au cours des deux prochaines décennies, le taux de dépendance de l’Inde sera l’un des plus bas parmi les économies régionales », a déclaré l’économiste indien de Goldman Sachs Research, Santanu Sengupta, rapporte CNBC.

  • Le ratio de dépendance d’une économie est mesuré par le nombre de personnes à charge par rapport à la population totale en âge de travailler, définit le média américain.
    • Ainsi, un faible taux de dépendance indique que le nombre d’adultes en âge de travailler est proportionnellement supérieur à celui des jeunes et des personnes âgées et donc, qu’ils peuvent travailler pour subvenir aux besoins de ces derniers.
  • Récemment devenue le pays le plus peuplé au monde, après avoir dépassé la Chine, l’Inde dispose d’un important potentiel de mains-d’œuvre. Encore faut-il parvenir à l’exploiter.

Stimuler la main-d’œuvre

Pour gravir les échelons et devenir la deuxième plus grande puissance économique au monde, l’Inde va en effet devoir exploiter le potentiel de sa croissance démographique en stimulant la participation de sa main-d’œuvre, selon l’économiste.

  • Et elle devra le faire au cours des 20 prochaines années. « C’est donc vraiment la fenêtre pour que l’Inde fasse les choses correctement en termes de mise en place de capacité de fabrication, de poursuite de la croissance des services, de poursuite de la croissance des infrastructures », a-t-il déclaré.

Rompre avec la tendance : sans cette stimulation de la population, la projection de la banque d’investissement ne se réalisera pas. Or, au cours des 15 dernières années, le taux de participation de la population active a diminué, notamment chez les femmes.

  • « Seulement 20 % de toutes les femmes en âge de travailler en Inde ont un emploi », souligne un rapport de Goldman Sachs daté de juin.
    • Un chiffre faible qui s’expliquerait par le fait que les femmes occupent des emplois dits « à la pièce » qui se basent sur le nombre d’articles produits, ce qui n’est pas pris en compte par les mesures économiques de l’emploi formel.

Une opportunité que le gouvernement indien semble bien décidé à saisir.

  • New Delhi a en effet décidé de favoriser la création d’infrastructures, notamment la mise en place de routes et de voies ferrées. C’est pourquoi les gouvernements des différents États indiens pourront compter plus longtemps sur les programmes de prêt sans intérêt pour mettre ces projets à l’œuvre.
  • Mais le secteur public ne suffira pas. Goldman Sachs estime que le moment est venu pour le secteur privé d’investir pour intensifier la création de capacités dans l’industrie manufacturière et les services pour générer plus d’emplois et absorber l’importante main-d’œuvre, rapporte toujours CNBC.

Les technologies en premier

Les progrès de l’Inde en matière de technologie et d’innovation sont les fers de lance de l’économie indienne.

  • D’ici la fin de l’année, les revenus de l’industrie technologique du pays devraient augmenter de 245 milliards de dollars, selon l’association commerciale non gouvernementale indienne Nasscom.
    • Une croissance liée à la place toujours plus importante qu’occupe l’Inde dans le secteur.
    • Au-delà de l’innovation, l’Inde est déjà perçue comme la nouvelle terre promise par de nombreux fabricants, en remplacement de la Chine, et ce, même la prédiction de Goldman Sachs assure que l’Empire du Milieu sera la plus puissante économie mondiale dans une cinquantaine d’année.
  • L’investissement en capital sera l’autre grand moteur de la croissance indienne.
    • « Le taux d’épargne de l’Inde est susceptible d’augmenter avec la baisse des taux de dépendance, la hausse des revenus et le développement plus approfondi du secteur financier, ce qui devrait rendre le pool de capitaux disponible pour stimuler les investissements”, indique le rapport de Goldman.
  • On notera également que l’économie indienne est tirée vers le haut par la demande intérieure, contrairement à de nombreuses autres économies. Elle est donc moins impactée lorsque ses exportations diminuent.

Dernier point : le PIB de l’Inde au premier trimestre a dépassé les attentes de 5 % pour atteindre 6,1 % en glissement annuel. Sur l’année, la croissance du pays devrait atteindre les 7,2 %.

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