Hospitalisations en hausse: ‘Il faut faire la distinction entre deux dynamiques’

Alors que le nombre de patients hospitalisés avait tendance à baisser ces derniers jours, il est légèrement reparti à la hausse au cours des dernières 24 heures, les sorties ne compensant pas les nouvelles entrées.

Les chiffres:

  • 127 nouvelles hospitalisations ont été rapportées dans les dernières 24 heures. 93 patients ont pu quitter l’hôpital. Ce qui porte le total d’hospitalisés à 3.968, avec une augmentation de 11 personnes. 903 patients sont en soins intensifs, une augmentation également de 12 personnes par rapport à la veille. 600 sont sous respirateur.
  • Hier, 113 décès ont été recensés: 62 en Flandre, 39 en Wallonie et 12 à Bruxelles. 60 ont eu lieu à l’hôpital et 53 dans les maisons de repos. Parmi ces décès en maisons de repos, 64% sont confirmés par un test en laboratoire.
  • Le total des décès est donc porté à 7.207. 46% ont eu lieu à l’hôpital et 53% dans des maisons de repos.
  • Hier, 553 nouvelles contaminations ont été rapportées. 344 proviennent des canaux classiques et 209 des maisons de repos. 281 viennent de Flandre, 189 de Wallonie, 77 de Bruxelles et 6 sont d’origine inconnue. Le nombre total d’infections détectées est aujourd’hui de 46.687.
  • Enfin, seulement 6.229 tests ont été réalisés dimanche. Un nombre toujours très insuffisant alors que le plan de déconfinement est conditionné à… 25.000 tests par jour.

Personnes âgées

Le nombre des admissions semble s’être stabilisé autour des 200 par jour en Belgique. Un chiffre relativement élevé qui s’expliquerait par les hospitalisations de personnes plus âgées, provenant notamment des maisons de repos. ‘Il faut faire la distinction entre deux dynamiques qui se font en parallèle: ce qui se passe dans la population et dans les maisons de repos. Il y a une augmentation des hospitalisations de personnes d’un âge avancé’, explique Steven van Gucht, nouveau porte-parole interfédéral Covid-19.

‘On voit que le pourcentage d’hospitalisés sous 80 ans diminue alors que celui des plus âgés semble augmenter. Cela reflète la situation dans les maisons de repos. Mais nous espérons que ce chiffre diminuera dans les prochains jours’, a-t-il précisé.

5 principes de base

Pour que les mesures actuellement en vigueur soient supprimées, il faut respecter cinq principes de base, a aussi rappelé Benoît Ramacker, porte-parole du centre de crise:

  1. rester chez soi (surtout en cas de symptômes)
  2. respecter l’hygiène des mains
  3. la distance sociale de minimum 1,5 mètre
  4. limiter les contacts sociaux physiques
  5. Porter un masque buccal dans les transports en commun et les espaces publics très fréquentés

L’épineuse question du port du masque a donc été remise sur la table: ‘Quand la distance ne peut pas être respectée, le masque offre une protection supplémentaire’, affirme le centre de crise.

À condition d’en avoir un… Le ministre de la Justice Koen Geens (CD&V) indiquait ce week-end sur VTM qu’il serait impossible que chaque Belge reçoive son masque pour le 4 mai, date du redémarrage économique…

Vers un code couleur?

Le SPF Santé Publique a également présenté un guide générique téléchargeable sur le site sur SPF Emploi et Travail à destination des entreprises qui rouvriront lundi. ‘Pour celles où le télétravail n’est pas possible ou la distance de sécurité ne peut pas être respectée, la sécurité pourra être garantie via des conseils à suivre’, indique Benoit Ramacker. ‘Les entreprises pourront donc se préparer au mieux pour se lancer la semaine prochaine en toute sécurité.’ Il a toutefois appelé à la prudence: ‘n’allons pas trop vite, rien n’est certain, rien n’est vaincu.’

Quant à un possible code couleur utilisé par Sciensano pour monitorer les différentes phases du confinement, Steven van Gucht n’a pas confirmé cette possibilité. ‘Ce sera peut-être un système mais ce n’est pas le principal. Notre indicateur le plus important est l’occupation des lits en soins intensifs pour garantir assez de capacité à tout moment’, explique-t-il. ‘Nous suivons cette situation de très près.’

Soins intensifs

Car il est particulièrement important que la situation dans les soins intensifs puissent retourner à un mode de fonctionnement normal. ‘On va examiner les nouvelles infections et les admissions à l’hôpital: celles-ci devront chuter sept jours de suite avant de pouvoir passer à l’étape suivante’, indique à Het Laatste Nieuws Erika Vlieghe, épidémiologiste à l’UAnvers et présidente de l’ExitStrategy

Toutefois, l’occupation des soins intensifs n’intervient qu’à la fin du processus, c’est-à-dire seulement deux semaines après une contamination. Il faudra donc suivre des indicateurs à court-terme, tels que les consultations chez les médecins généralistes pour syndromes grippaux, le nombre total de cas confirmés et l’absentéisme pour cause de maladie.

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