La plus haute instance législative de Chine a approuvé la loi controversée sur la sécurité à Hong Kong ce mardi matin. Le parti communiste a lui-même annoncé la nouvelle. Cette réglementation étend considérablement le pouvoir des dirigeants chinois sur la région semi-autonome.
Les autorités chinoises sont maintenant habilitées à réprimer l’opposition hongkongaise. Cette décision provoquera certainement des contre-mesures venues des États-Unis et d’autres pays occidentaux.
Un pays, un système?
Il n’a fallu que deux semaines pour que la Chine adopte le projet de loi radicale. Cette rapidité montre l’urgence ressentie par Pékin de renforcer son emprise sur l’ancienne colonie britannique. Lorsque Hong Kong est passé des mains du Royaume-Uni à celle de la Chine en 1977, il était convenu que la région devait conserver un haut degré d’indépendance pendant au moins 50 ans. En conséquence, l’archipel possède son propre système juridique et ses propres libertés individuelles, ce qui est inconcevable en Chine continentale. ‘Un pays, deux systèmes’, c’est le concept.
Mais depuis plus d’un an, de nombreuses manifestations prodémocratiques ont été organisées à Hong Kong pour dénoncer l’emprise croissante de Pékin. Le parti communiste a ressenti une certaine urgence à diriger la région. De nombreux détails sur la loi ne sont pas encore connus, mais un service de police lui sera dédié à Hong Kong pour vérifier le bon respect de cette nouvelle réglementation.
Contre-mesures
Les critiques extérieures craignent que cette loi n’entrave sérieusement les libertés et l’état de droit qui a fait de Hong Kong l’une des plus prestigieuses places financières d’Asie. Pékin a d’ailleurs imposé cette législation sans consulter le gouvernement régional.
Les États-Unis et le Royaume-Uni ont déjà menacé de contre-mesures si la loi venait à être approuvée. Le président Trump a notamment déclaré qu’il mettrait fin aux privilèges commerciaux et de voyage de Hong Kong. Les exportations d’armes et de ‘technologies sensibles’ américaines vers la région seraient aussi stoppées.
Le Royaume-Uni a, quant à lui, annoncé qu’il ouvrirait une ‘route vers la citoyenneté (britannique)’ pour les ressortissants hongkongais éligible à un passeport britannique. Près de 3 millions de citoyens de la riche cité-État pourraient déjà en bénéficier.