La crise économique a fait remonter à la surface un vieux conflit sur l’aéronautique entre les États-Unis et l’Europe. Les autorités américaines ont présenté mercredi une liste de 30 produits européens qui pourraient être imposés si aucun accord n’est trouvé.
Parmi ces produits, on retrouve le chocolat, la bière, le gin, les olives, mais aussi des outils de manufacture venant d’Europe. Chaque année, ces exportations vers les États-Unis représentent 3,1 milliards de dollars. Selon la note américaine, les tarifs douaniers pourraient cette fois-ci aller jusqu’à 100%.
Cette décision a été prise dans le cadre d’un différend entre les deux institutions qui remonte à 2004. Chacun accuse l’autre d’avoir versé des subventions à leur avionneur respectif, Airbus en Europe et Boeing aux États-Unis. En 2018, l’Organisation mondiale du commerce (OMC) prend le parti des Américains et les autorise à imposer des droits de douane sur près de 7,5 milliards de dollars de biens et services européens. Sont concernés le vin, le fromage, les outils de bricolages, etc.
L’OMC a aussi jugé que Boeing avait bénéficié d’allègements fiscaux inappropriés qui ont depuis lors été supprimés. Mais l’Union européenne a brandit la menace de nouvelles taxes, elle devra toutefois attendre le feu vert de l’agence commerciale de l’ONU.
Réponse de l’Europe
L’annonce de potentiels nouveaux droits de douane est vivement critiquée en l’Europe. L’institution redoute que les États-Unis dépassent les montants autorisés par l’OMC. ‘Cela crée de l’incertitude pour les entreprises et inflige des dommages économiques inutiles des deux côtés de l’Atlantique’, déclare l’UE dans son communiqué. Le moment est aussi très mal choisi. Les commerces européens et américains ont déjà bien des difficultés à surmonter la crise.
Mais c’est certainement cette même crise qui a ranimé le débat autour des subventions à l’aéronautique. Boeing et Airbus ont vu le nombre de commande baisser en flèche suite au blocage du transport aérien. Le constructeur américain a dû se séparer de 6.700 employés. L’entreprise française prépare aussi un plan de restructuration de son côté.
L’Union européenne demande donc que le conflit soit réglé par la négociation et non à coup de sanction. Elle précise d’ailleurs avoir fait quelques ‘propositions concrètes’, mais les discussions semblent être actuellement au point mort. Trump utilise lui son arme de négociation favorite: la menace.