Pour Greta Thunberg, l’humanité doit admettre qu’elle n’a pas réussi à éviter la crise climatique et que cette dernière doit être aujourd’hui traitée comme une crise, tel qu’on l’a fait pour la pandémie de Covid-19.
La jeune activiste suédoise n’est clairement pas impressionnée par les promesses des dirigeants sur la crise climatique. Pour elle, il n’y a pas un seul politicien au monde qui promet l’action climatique requise. Car il faut revoir totalement le fonctionnement de la société. Il serait impossible de maintenir la hausse de la température en dessous de 1,5°C par rapport à l’ère préindustrielle, comme le veut l’Accord de Paris avec notre style de vie actuel.
‘La première chose que nous devons faire est de comprendre que nous sommes dans une situation d’urgence et d’admettre le fait que nous avons échoué, que l’humanité a échoué collectivement’, a-t-elle déclaré dans une interview au journal The Guardian.
Ensuite, il faut agir pour le climat, comme nous l’avons fait pour la pandémie de Covid-19. ‘Traiter la crise climatique comme une crise, cela pourrait tout changer du jour au lendemain.’
Paroles, paroles et paroles
Les différentes promesses de dirigeants sont insuffisantes pour Greta Thunberg, même celles du Japon, de la Chine ou de l’Union européenne d’atteindre la neutralité carbone d’ici 30 à 40 ans. ‘Ils ont une signification symbolique, mais si vous regardez ce qu’ils incluent réellement […] il y a tellement d’échappatoires’, explique-t-elle. ‘Si nous ne réduisons pas nos émissions maintenant, ces objectifs lointains ne signifieront rien, car nos budgets carbone auront disparu depuis longtemps.’
En outre, le report de la COP26, qui devait servir à faire le tour des décisions prises par les signataires sur la crise climatique, ne la choque pas vraiment. Elle ne semble pas y trouver une importance fondamentale dans le combat : ‘Tant que nous ne traitons pas la crise climatique comme une crise, nous pourrons avoir autant de conférences que nous le souhaitons, mais ce ne seront que des négociations, des paroles creuses, du greenwashing’.
Réforme de la PAC
La militante de seulement 17 ans s’est montrée très dure en ce qui concerne les nouvelles mesures prises par l’Union européenne concernant les activités agricoles. Les autorités ont prévu près de 400 milliards d’euros de subventions, mais celles-ci ne sont pratiquement pas assorties de conditions pour la protection du climat. Pourtant, il s’agit d’un secteur très polluant. En Europe, il représente un quart des émissions de CO2. ‘C’est une catastrophe pour le climat et pour la biodiversité’, a déclaré Greta Thunberg.
Elle explique que les politiciens se montrent toujours très motivés lorsqu’il s’agit de prendre des objectifs pour dans des dizaines d’années. Les eurodéputés l’avaient même appelée à l’aide lorsqu’il s’agissait de voter pour une réduction plus drastique des émissions. ‘Mais quand c’est quelque chose qui a réellement un effet, ici en ce moment, ils ne veulent pas y toucher. Cela montre vraiment l’hypocrisie.’