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La folie GNL continue : la Slovaquie va construire un terminal méthanier sur le Danube, à deux pas de sa capitale

La folie GNL continue : la Slovaquie va construire un terminal méthanier sur le Danube, à deux pas de sa capitale
(Eric Kayne/Bloomberg via Getty Images, Stefan Sauer/picture alliance via Getty Images, Getty)

Depuis le début de la guerre en Ukraine, de nombreux pays européens se sont tournés vers le GNL pour remplacer la baisse (voire l’arrêt) des livraisons de gaz russe par pipeline. Visiblement, l’engouement ne retombe pas : un terminal va même être créé dans un port fluvial.

Pourquoi est-ce important ?

Quelques mois après le début de la guerre en Ukraine, la Russie s'est vengée des sanctions prises à son encontre en arrêtant de fournir certains pays européens en gaz via pipeline. Ils se sont alors tournés massivement vers le GNL, pour le plus grand bonheur (entre autres) des États-Unis - mais aussi, dans une moindre mesure, de... la Russie. La Slovaquie, elle, a été relativement épargnée par Moscou. Gazprom a diminué les quantités, mais elle continue de lui envoyer du gaz par gazoduc. Ce qui n'empêche toutefois pas Bratislava de céder aux sirènes du gaz liquéfié.

Dans l’actu : un terminal méthanier sur le Danube.

  • Cette semaine, le ministère slovaque de l’Environnement a donné son feu vert à la construction d’un terminal GNL dans le port de Bratislava.
  • Les associations de défense de l’environnement fulminent.

Plusieurs objectifs

Les détails : un vieux projet sorti des cartons.

  • L’idée date de 2016, bien avant le début de la guerre en Ukraine. Mais le processus d’approbation avait pris du temps, beaucoup de temps. Jusqu’à cette semaine donc, et l’avis positif rendu par le ministère de l’Environnement.
  • Un terminal méthanier d’une superficie de 5500 mètres carrés va donc bien pouvoir être construit dans le port de Bratislava, à moins d’un kilomètre d’une zone densément peuplée.
  • Coût du projet : environ 40 millions d’euros.
  • Le terminal sera prêt pour 2026, au mieux, précise Euractiv.

Les explications : sécuriser les approvisionnements et aider les bateaux.

  • Deux explications ont été avancées par les autorités slovaques pour justifier la construction de ce terminal méthanier sur le Danube, en plein cœur de l’Europe.
  • D’une part, selon un document consulté par le journal slovaque Pravda, ce terminal va constituer un « élément important pour assurer la sécurité de l’approvisionnement en GNL, car les sources actuelles de GNL sont situées à une grande distance de Bratislava. »
    • Car pour l’instant, la Slovaquie achète du GNL à l’étranger, mais elle doit l’importer via des terminaux méthaniers d’autres pays, comme la Croatie.
  • On notera toutefois qu’à court terme, la Slovaquie n’a pourtant rien à craindre, à en croire son ministre de l’Économie.
    • « Nous avons du gaz en Slovaquie, et pas seulement en Slovaquie, déjà sécurisé pour la prochaine saison, à tel point que nous ne sommes pas menacés par des scénarios de crise majeurs, même en cas d’interruption du transit par l’Ukraine (par où passe le gaz russe, ndlr) », a déclaré Karel Hirman cette semaine, cité par Reuters.
  • D’autre part, l’installation permettra de « couvrir la demande croissante de GNL« .
    • Ce GNL arrivé tout droit à Bratislava sera notamment utilisé comme carburant pour les navires se ravitaillant dans le port. Une solution plus respectueuse (en tout cas moins irrespectueuse, dirons-nous) pour l’environnement que les carburants au pétrole.

Contraire à la transition ?

Les contestations : Greenpeace juge le projet « insensé ».

  • Depuis que le projet est dans les cartons, de nombreuses associations de défense de l’environnement s’y sont opposés, dont une des plus connues, Greenpeace.
  • Suite à la décision rendue par les autorités slovaques, l’organisation s’est indignée.
    • « Nous rejetons fondamentalement le projet de construction d’un terminal méthanier dans le port de Bratislava, et nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour stopper cette idée insensée », a réagi Greenpeace, appelant à la fin de « tous les investissements et la construction de nouvelles infrastructures à combustibles fossiles ».
    • Greenpeace estime que, pour décarboner, le transport maritime, il faut privilégier l’hydrogène ou les carburants synthétiques, par exemple.
    • En outre, elle juge dangereuse la proximité entre le terminal et des zones densément peuplées, du fait de la haute inflammabilité du GNL.
  • De son côté, le ministère slovaque de l’Environnement a assuré avoir identifié les potentiels impacts négatifs de l’activité sur l’environnement, mais a précisé que ceux-ci pourraient être « supprimés ou éliminés par la mise en œuvre de certaines mesures et conditions. »
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