D’ici 3 ans, les livraisons de gaz naturel liquéfié (GNL) pourraient venir à manquer, alors que la demande est amenée à rester élevée, voire à augmenter sans que des investissements conséquents soient mis en place pour y répondre.
Vers une pénurie de GNL en Europe?

Pourquoi est-ce important ?
Désireuse de se défaire de ses importations énergétiques russes, l’Europe s’est tournée vers les exportations de GNL pour remplir ses stocks de gaz en prévision de l’hiver. La demande a donc explosé, ne faisant que rajouter de la pression sur un secteur déjà tendu. Sans des investissements conséquents pour répondre à la demande croissante, une pénurie n’est pas exclue dans les années à venir.Dans l’actu : Le Japon, en passe de devenir le principal importateur de GNL cette année, met en garde : la concurrence mondiale pour le gaz naturel liquéfié devrait s’intensifier au cours des 3 prochaines années, en raison d’un manque d’investissement dans l’approvisionnement.
- Les contrats de GNL à long terme démarrant avant 2026 ne pourront être remplis, selon une enquête réalisée par le ministre japonais du Commerce auprès de plusieurs entreprises, rapporte Bloomberg.
- Ces types de contrats sont essentiels pour les acheteurs, car ils leur assurent normalement un approvisionnement fiable durant des années, ainsi que des prix stables.
- Or, en raison d’une explosion de la demande et d’un manque d’investissement dans de nouveaux projets d’exportation, une pénurie de GNL est à craindre au cours des 3 prochaines années.
Contexte : Les livraisons de GNL des principaux exportateurs, notamment les États-Unis, ont explosé ces derniers mois, en raison d’une demande accrue de l’Europe.
- En réponse à l’invasion russe de l’Ukraine, l’Europe prévoit de se défaire des exportations énergétiques russes.
- Elle s’est donc massivement tournée vers le GNL pour remplir ses stocks de gaz en prévision de l’hiver, mettant sous pressions le marché.
- Or, les capacités des infrastructures actuelles des exportations de GNL sont limitées.
Concrètement : Sans investissement dans les projets d’exportation de GNL, l’approvisionnement mondial resterait restreint pendant des années, selon le ministère japonais du Commerce.
- Dès janvier 2025, le monde pourrait faire face à une pénurie de 7,6 millions de tonnes de GNL, soit l’équivalent d’un mois d’importation du Japon.
- Une situation qui va pousser les pays importateurs à une concurrence féroce, notamment sur le marché au comptant qui se négocie actuellement à près de trois fois le prix des contrats à plus long terme.
Un avenir d’autant plus incertain pour l’Europe
En parallèle : Le Qatar vient de conclure un accord de 27 ans pour fournir 4 millions de GNL par an à la Chine, à compter de 2026.
- C’est une défaite pour l’Europe qui se voit griller la priorité par la Chine, alors que les importateurs cherchent à signer des accords à long terme pour s’assurer des livraisons stables à des prix fixes dans un contexte de crise.
- Des négociations entre l’Europe et le Qatar, plus gros exportateur de GNL au monde, sont toujours en cours, a assuré à Reuters le chef de QatarEnergy, Saad al-Kaabi. L’Europe pourrait donc malgré tout profiter de la production de QatarEnergy.
- Les projets d’expansion de l’entreprise énergétique pourraient d’ailleurs alléger la pression sur le secteur. QatarEnergy prévoit d’agrandir ses infrastructures, afin d’augmenter ses capacités de production dès 2027. Reste que si la demande continue de croitre, la pression sur le marché pourrait augmenter elle-même. Et rien n’assure que l’Europe parviendra à signer un accord avec le Qatar.