La crise du coronavirus a poussé quelque 26 millions d’Américains à s’inscrire au chômage en un peu plus d’un mois. Mais paradoxalement, la moitié d’entre eux gagnent aujourd’hui plus grâce aux différentes indemnités que lorsqu’ils avaient un emploi…
Le vaste plan d’urgence américain de 2.000 milliards de dollars voté fin mars par le Congrès, afin de soutenir l’économie, comporte une mesure accordant aux personnes licenciées pendant la crise une indemnité de 600 dollars par semaine, et ce jusque fin juillet. Cette somme est cumulable avec les indemnités de chômage qui existent au niveau des États.
Selon le Wall Street Journal, relayé par Slate, les chômeurs gagneront ainsi en moyenne 978 dollars par semaine: 600 dollars de la loi CARES et 378 dollars du chômage. Le quotidien en conclut qu’environ 50% d’entre eux toucheront donc des indemnités supérieures à leurs revenus issus du travail.
Travailleurs pauvres
Il faut dire qu’une bonne partie des personnes licenciées étaient employées dans des secteurs notoirement mal payés (restauration, vente, hôtellerie…). Par ailleurs, dans 21 États américains, le salaire minimum est d’à peine 7,25 dollars de l’heure.
Si la mesure met du baume au cœur (et au portefeuille) de ces salariés qui se sont retrouvés du jour au lendemain sans emploi, elle ne ravit en revanche pas les employeurs. Ceux-ci craignent que de telles aides freinent la reprise de leurs activités en n’incitant pas les travailleurs à se remettre au boulot avant la fin des mesures de soutien spéciales ‘corona’.
Le constat risque également de laisser un goût amer aux travailleurs de secteurs jugés essentiels (supermarchés, livraison…) qui gagneront moins au cours de prochains mois en travaillant que s’ils avaient été licenciés…