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Le G7 et l’UE cherchent à bloquer le redémarrage des gazoducs russes

Le G7 et l’UE cherchent à bloquer le redémarrage des gazoducs russes
David Hecker/Getty Images)

Le G7, le forum intergouvernemental des sept principaux pays industrialisés et de l’UE, veut bloquer le redémarrage des gazoducs russes, rapporte le Financial Times. Il s’agira de la première action concrète de l’Occident pour freiner les importations par gazoduc.

Pourquoi est-ce important ?

Avant le début de la guerre en Ukraine, l'Europe importait de très grandes quantités de gaz naturel par gazoduc depuis la Russie. Cependant, après l'introduction de sanctions contre le Kremlin, le robinet de gaz a été fermé. Par la suite, les gazoducs Nord Stream 1 et 2 ont été détruits à l'explosif, sans qu'on en connaisse l'origine jusqu'ici. Bien que les importations aient largement été interrompues, il n'existe pas encore de mécanisme officiel limitant les importations par gazoduc.

Dans l’actualité : La semaine prochaine, les dirigeants des pays du G7 se réuniront à Hiroshima pour discuter des mesures à prendre.

  • L’objectif est d’empêcher le redémarrage des gazoducs. L’UE et le G7 veulent ainsi éviter que les caisses de l’État russe se remplissent à nouveau. Selon l’une des sources avec laquelle le Financial Times a pu s’entretenir, les mesures servent à « s’assurer que les partenaires ne changent pas d’avis dans un avenir indéterminé ».
  • Le journal financier a pu consulter un avant-projet de la proposition. Il indique notamment que les pays occidentaux devraient veiller à ce qu’il devienne impossible d’importer à nouveau de l’énergie par des « routes précédemment fermées par l’armement énergétique de la Russie ». Toutefois, si la guerre en Ukraine prenait fin, la mesure disparaîtrait.
  • Après la fermeture du robinet à gaz russe, le prix du gaz naturel en Europe a été multiplié par dix. Depuis lors, le continent a pris des mesures pour sécuriser ses approvisionnements. Ces mesures ont été couronnées de succès et ont permis d’éviter que la crise énergétique ne perdure. Le prix du gaz est revenu à son niveau d’avant-crise.

Crise énergétique ou pas ?

Ce qui s’est produit : les craintes d’une crise énergétique en Europe se sont évanouies comme neige au soleil cet hiver.

  • Ces derniers mois, l’Europe a importé en abondance du gaz naturel liquéfié (GNL) pour compenser la perte des approvisionnements russes. Des infrastructures ont été rapidement mises en place pour importer davantage de GNL en provenance de pays comme les États-Unis, le Qatar et le Nigeria. À un certain moment, l’offre est devenue tellement importante que les navires ont dû faire la queue devant les ports européens pour décharger leurs cargaisons.
  • La douceur de l’hiver a également joué un rôle. Ce qui a permis de ne pas trop épuiser les stocks de gaz. Fin mars 2023, les stocks européens étaient encore remplis à 55 %. Un an plus tôt, ils étaient d’à peine 26% à la même période.
  • En outre, un certain nombre de pays ont introduit des mesures visant à réduire la consommation de gaz. Ces mesures ont eu plus de succès que prévu. L’objectif était une réduction de 15 %. L’UE a réussi à consommer 17,7 % de gaz en moins.
  • Un autre facteur, qui a joué un rôle non négligeable, a été la baisse de la demande en Asie, principalement en Chine. En raison des mesures draconiennes prises l’année dernière par le gouvernement de Xi Jinping (Zero-Covid), la demande de gaz naturel a été moindre dans le pays. La Chine a même acheté du gaz naturel excédentaire à la Russie, qui a ensuite été expédié en Europe.

L’impact a bien été là

Mais : en raison des craintes de pénurie, l’économie européenne a tout de même été touchée.

  • Un certain nombre d’entreprises actives dans des secteurs à forte intensité énergétique, notamment les producteurs d’engrais, d’acier et de produits chimiques, ont été contraintes de fermer leurs portes ou de réduire leur production.
  • En outre, les prix élevés de l’énergie ont été l’un des principaux facteurs qui ont contribué à une forte inflation dans la plupart des pays européens. Depuis, la Banque centrale européenne (BCE) a relevé ses taux d’intérêt à plusieurs reprises, ce qui a eu pour effet de freiner l’économie.

BL

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