Des avocats canadiens attaquent en justice Epic Games, le studio derrière le jeu vidéo Fortnite, pour en avoir caché les risques d’addiction. Une addiction qui, selon eux, a été savamment et sciemment orchestrée.
Le cabinet d’avocats québécois Calex a déposé, début octobre, une demande d’action collective contre Epic Games, le studio qui a créé le jeu vidéo Fortnite Battle Royale, à la demande de parents de mineurs ayant développé un problème de dépendance au jeu. Ils estiment que celui-ci a été spécifiquement conçu pour créer l’addiction des joueurs, sans les mettre en garde contre cela.
Si cette action est autorisée par la Cour supérieure du Québec, le studio pourrait s’exposer à « plusieurs dizaines, voire des centaines de millions de dollars » en dommages et intérêts, d’après Jean-Philippe Caron, l’avocat qui pilote le dossier, et dont les propos ont été relayés par Business Insider.
‘Les mêmes tactiques que les créateurs de machines à sous’
Le cabinet montréalais estime que les mécanismes du jeu (récompenses, défis, objets virtuels vendus contre de l’argent réel, etc.) sont conçus pour que les joueurs passent le plus de temps possible devant leur écran et dépensent sans compter.
‘On parle d’un jeu qui a été développé par des équipes de psychologues spécialisés pour créer un caractère d’addiction et on reproche à la compagnie de ne pas avoir divulgué tous les risques et dangers inhérents au produit’, détaille Jean-Philippe Caron dans le document de demande d’action collective. Les créateurs du jeu ‘ont utilisé les mêmes tactiques que les créateurs de machines à sous, soit des programmes de récompenses variables, pour s’assurer de la dépendance de ses utilisateurs, le cerveau étant manipulé pour toujours désirer davantage’, dénonce-t-il.
250 millions de joueurs
Avec 250 millions de joueurs, Fortnite est en effet le jeu vidéo le plus populaire au monde. Son concept est de faire s’affronter 100 joueurs sur une île virtuelle jusqu’à ce qu’il n’en reste plus qu’un.
‘L’addiction au jeu Fortnite a de réelles conséquences sur la vie des joueurs dont plusieurs ont développé des problèmes tels qu’ils ne mangent pas, ne se douchent pas et ne socialisent plus’, peut-on encore lire dans le document.
À sa lecture, on y apprend même qu’il existe des centres de réhabilitation spécialement dédiés à l’addiction à Fortnite. L’autorisation d’intenter une action en justice devrait être validée ou non d’ici un an. Et l’éventuelle procédure qui suivra s’annonce d’ores et déjà très longue.
