La société mère de Brantano est en faillite depuis jeudi dernier. Un curateur doit être nommé ce lundi pour tenter de revendre les filiales qui ont encore de la valeur. Trois options sont possibles.
1. Retour à l’ancienne direction
Pendant un certain temps, l’ancien CEO et fondateur de FNG, Dieter Penninckx, avait l’intention de sauver FNG ou en tout cas une partie de la société. Wouter Torfs, des magasins de chaussures Torfs, faisait, entre autres, partie de l’accord.
Cependant, la tentative a échoué à cause des banques. Elles souhaitaient qu’une partie indépendante, comme un administrateur judiciaire, évalue chaque composant de FNG individuellement. Cela a finalement conduit à un dépôt de bilan. Selon FNG, ‘si les banques avaient un peu mieux coopéré, il n’y aurait jamais eu de faillite’.
Torfs a confirmé qu’il avait tenté de négocier pour donner une seconde vie à la société. Mais à la fin des discussions, il n’était plus intéressé. ‘J’ai besoin de conserver l’argent pour ma propre entreprise maintenant. N’oubliez pas que tous les entrepreneurs du commerce de détail ont des difficultés’, a-t-il déclaré dans De Tijd.
Mais les banques ne sont pas la seule raison pour laquelle FNG s’est retrouvée en faillite. Selon une source au sein de l’entreprise, le prix proposé par le consortium était trop bas. ‘Avec l’argent proposé par les acheteurs, les dettes ne pouvaient même pas être épongées, donc ça n’a pas de sens de vendre.’
Le plan de Dieter Penninckx reste toutefois une possibilité de sauvetage, même s’il y a très peu de chances que cela fonctionne. L’ancien CEO est déjà persona non grata auprès du personnel et la nouvelle direction ne l’apprécie guère plus. Une enquête est d’ailleurs en cours, car la justice le suspecte d’avoir mis en place des structures obscures pour financer les acquisitions.
2. Un grand groupe rachète certaines filiales
Une autre option est qu’un autre groupe de mode aux Pays-Bas ou à l’étranger rachète certaines parties de FNG. Selon la société, il y aurait déjà plusieurs candidats valables pour des activités aux Pays-Bas et en Belgique. Outre Brantano, FNG possède Miss Etam et Steps.
L’un des noms qui revient souvent est Deichmann, le propriétaire allemand de la chaine néerlandaise de vêtement, Van Haren. L’entreprise compte déjà 16 magasins en Flandre, mais en rachetant Brantano, elle pourrait accroitre fortement sa présence en Belgique.
Les Allemands ont signifié récemment leur intérêt pour Brantano, mais selon les syndicats, ils auraient déjà quitté les négociations. Les organisations de défense des travailleurs ont maintenant peur que la société soit vendue par petit morceau. ‘Je m’attends à ce qu’un immeuble ou une application soit vendu ici et là, mais la grande reprise promise ne se produit pas’, a déclaré Sven De Scheemaeker du syndicat chrétien ACV.
FNG n’est pas d’accord avec ces déclarations. Selon le porte-parole Gunther De Backer, une grosse entreprise internationale s’intéresse à Brantano, mais il n’a pas voulu donner de nom.
3. Rien n’est vendu
Si les deux scénarios précédents échouent ou si une partie se retire à la dernière minute, une toute petite partie sera vendue, voire dans le pire des cas, aucune vente n’aura lieu. Dans ce cas, l’argent qui restera à FNG sera utilisé pour payer les salaires, le coût du curateur et les loyers restants. S’il reste encore de l’argent, il ira aux banques. Les obligataires et les actionnaires seront payés en dernier.
La chance que FNG puisse rembourser tous ses créanciers dans ce scénario est extrêmement faible. Juste avant sa faillite, l’entreprise recherchait 70 millions d’euros pour rembourser ses dettes. La montagne totale de dettes est évaluée aujourd’hui à 734 millions d’euros.
Il y a toutefois un point positif : en Scandinavie, FNG peut continuer avec Ellos, l’acteur suédois du e-commerce racheté en 2019 pour 230 millions. Cela pourrait permettre d’offrir un nouveau souffle à l’entreprise, mais il reste à voir combien Ellos rapportera. FNG n’a pas encore révélé la contribution des Suédois aux revenus en 2019.
Aujourd’hui, il est impossible de dire l’avenir de FNG. Le curateur sera nommé ce lundi et les syndicats espèrent en savoir plus sur les futurs acheteurs.