FMI et Banque mondiale s’inquiètent pour l’économie mondiale, mais : « L’assouplissement des mesures sanitaires chinoises pourrait apporter un certain soulagement »

La crise énergétique européenne et les hausses de taux d’intérêt des banques centrales, entre autres, font craindre que le monde ne se dirige vers une récession. Le FMI et la Banque mondiale sont également préoccupés par les perspectives économiques. Ils se tournent vers la Chine. Ce pays devrait contribuer à sortir l’économie mondiale du marasme.

Pourquoi est-ce important ?

Les craintes d'une récession mondiale persistent. En raison de la guerre en Ukraine, les prix du gaz et de l'électricité sont plus élevés qu'il y a quelques années. À son tour, le resserrement des politiques monétaires des banques centrales entraîne une diminution des flux d'argent dans l'économie. Une croissance économique plus faible, voire une légère récession, devrait aider les institutions monétaires à réduire l'inflation.

Dans l’actu : La directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, déclare que les indicateurs montrent que la croissance mondiale devrait encore ralentir, rapporte Bloomberg.

  • Le FMI prévoit que la croissance mondiale sera de 2,7% l’année prochaine, contre 3,2% cette année.
  • Georgieva annonce ce vendredi, à l’issue d’une rencontre avec le Premier ministre chinois Li Keqiang dans la province d’Anhui, qu’un assouplissement des mesures sanitaires de la Chine serait une bonne chose pour l’économie nationale et le reste du monde.

D’autres organisations s’inquiètent aussi

Les détails : Georgieva n’a pas visité Anhui par hasard. Elle était là pour une réunion annuelle que la Chine organise avec les dirigeants du FMI, de la Banque mondiale, de l’OCDE et de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), entre autres.

  • Au cours de cette réunion, le directeur de la Banque mondiale, David Malpass, a également fait part de ses préoccupations concernant l’économie mondiale. « Je m’inquiète d’une récession mondiale », a-t-il répété. Ce faisant, il a mis en garde contre un ralentissement de la croissance économique qui pourrait durer des années et qui touchera principalement les pays en développement.
  • Selon lui, il faut faire davantage pour éviter d’être confronté à la stagflation – ralentissement de la croissance économique ou récession combinée à une forte inflation. Il regarde vers la Chine : « la Chine, en tant qu’économie majeure, devra écouler ses stocks excédentaires de denrées alimentaires et d’engrais pour aider à faire face aux pénuries ailleurs », s’exprime le haut responsable.
  • Mathias Cormann, secrétaire général de l’Organisation de coopération et de développement économiques, estime que les perspectives économiques mondiales continuent de se détériorer. Il a donc salué l’assouplissement des mesures sanitaires de la Chine.

Resserrement des politiques monétaires des banques centrales

Rappel : Maurice Obstfeld, l’ancien économiste en chef du Fonds monétaire international, a écrit dans une note en septembre que les banques centrales vont collectivement trop loin dans leurs politiques de resserrement monétaire. « Le danger actuel (…) n’est pas tant que les mesures actuelles et prévues ne parviennent pas à juguler l’inflation. C’est qu’ils entraînent l’économie mondiale dans une contraction inutilement grave« , analyse-t-il.

  • La semaine prochaine, les membres du conseil d’administration de la Réserve fédérale et de la Banque centrale européenne (BCE) se réuniront pour la dernière fois cette année afin de discuter de la politique des taux d’intérêt.
  • Tant aux États-Unis que dans la zone euro, le dernier taux d’inflation (en glissement annuel) a été inférieur à celui des mois précédents, ce qui a fait naître l’espoir, ces dernières semaines, d’une hausse moins importante des taux d’intérêt.
  • Mais les récents indicateurs économiques positifs, principalement aux États-Unis, alimentent à nouveau les craintes que les institutions monétaires ne donnent suite à ces fortes hausses de taux d’intérêt.

(CP)

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