Principaux renseignements
- Les forces de défense finlandaises surveillent de près l’activité militaire de la Russie près de leur frontière commune.
- La Russie développe son infrastructure militaire près de la frontière finlandaise, ce qui pourrait conduire à un redéploiement des troupes une fois la guerre en Ukraine terminée.
- Les citoyens finlandais se préparent activement à d’éventuelles situations d’urgence en suivant des cours de formation et en redoublant de vigilance.
La Finlande surveille de près l’activité militaire russe près de sa frontière orientale. Le général de division Sami Nurmi, chef de la stratégie des forces de défense finlandaises, souligne que le pays doit se préparer au pire, en tant que membre de l’OTAN. Des images satellites récentes montrent une expansion des infrastructures militaires russes à proximité de la frontière : tentes, véhicules, abris rénovés pour avions de chasse, et même une nouvelle base d’hélicoptères.
Selon Nurmi, ces préparatifs s’inscrivent dans une stratégie à long terme. Il s’attend à ce que, dès la fin de la guerre en Ukraine, la Russie redéploie ses troupes terrestres vers les frontières, notamment vers celle avec la Finlande. Cette évolution était prévisible depuis l’adhésion rapide de la Finlande à l’OTAN en 2023, mais elle exige une surveillance constante.
Malgré la montée des tensions, Nurmi et l’ancien président américain Donald Trump ont réaffirmé leur confiance dans la sécurité de la Finlande et de la Norvège grâce à l’OTAN. Sur le terrain, les citoyens se préparent activement à d’éventuelles situations de crise. De plus en plus de Finlandais, en particulier des femmes, participent aux formations de préparation aux urgences, comme celles proposées par l’association Nasta. À Helsinki, beaucoup considèrent cette situation comme une continuité historique des menaces russes. L’intensification militaire russe après l’entrée de la Finlande dans l’OTAN était largement anticipée.
Frontière fermée, clôture érigée : une nouvelle ligne de défense
En parallèle, la Finlande a achevé les 35 premiers kilomètres d’une clôture de 200 kilomètres prévue à sa frontière avec la Russie. Haute de 4,5 mètres, elle vise à empêcher des flux massifs de migrants de traverser la frontière via des zones boisées. La construction a commencé après l’arrivée en 2023 d’environ 1 300 demandeurs d’asile, originaires notamment de Syrie et de Somalie, que la Finlande soupçonne d’avoir été envoyés par la Russie de manière délibérée. Moscou nie toute implication et a qualifié la fermeture des postes-frontières de « regrettable » et d’hostile.
Depuis la fermeture de tous les points de passage pour passagers fin 2023, les arrivées ont pratiquement cessé. Malgré cela, les autorités défendent la construction de la barrière. « Elle est absolument nécessaire pour garantir la sécurité de la frontière », affirme Samuel Siljanen, chef des opérations à la garde-frontière. Elle permet une meilleure surveillance et une réaction rapide en cas d’incident ou de tentative de franchissement coordonnée, selon Antti Virta, commandant adjoint dans le sud-est du pays.
Mais cette politique frontalière suscite des critiques. La Cour européenne des droits de l’homme a demandé des explications à la Finlande concernant la fermeture indéfinie de la frontière. Le commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe, Michael O’Flaherty, a mis en garde contre une possible violation du droit international, en particulier le principe de non-refoulement et l’interdiction des expulsions collectives.
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