Les « faucons », les partisans d’une politique monétaire stricte au sein de la Banque centrale européenne (BCE), font entendre leur voix. Ils disent qu’il est trop tôt pour diminuer la hausse des taux d’intérêt.
Les « faucons » de la BCE s’agitent : « Plusieurs autres hausses de 50 points de base des taux d’intérêt sont nécessaires »

Pourquoi est-ce important ?
S'ils parviennent à leurs fins, les crédits, tant pour les consommateurs que pour les entreprises, redeviendra bientôt beaucoup plus cher. Mais les banques auront alors la possibilité d'augmenter encore les taux d'épargne.Dans l’actualité : Klaas Knot, le président de la banque centrale des Pays-Bas, fait acte de présence au Forum économique mondial de Davos et en a profité pour délivrer son message à la chaîne économique CNBC : les marchés ne doivent pas penser que la BCE va s’en tenir à une seule hausse des taux d’intérêt de 50 points de base, puis lever le pied de la pédale de frein.
- « La banque centrale ne s’arrêtera pas après une seule hausse de 50 points de base, c’est certain. L’inflation sous-jacente n’a pas encore franchi le cap dans la zone euro », peut-on lire. L’inflation sous-jacente est l’indicateur de prix excluant l’énergie et les denrées alimentaires non transformées et donne une idée d’un possible et redoutable second tour.
- La récente baisse des prix de l’énergie ne modifie donc pas la politique des taux d’intérêt, tel est le raisonnement. Étant donné que l’inflation de base dans la zone euro est toujours en hausse, la BCE doit rester ferme, affirme M. Knot.
Pour rappel : la BCE a relevé ses taux d’intérêt à quatre reprises en 2022, portant le taux directeur à 2,5 %. Presque personne n’avait vu venir les fortes hausses de taux d’intérêt. Le débat porte maintenant sur la manière de procéder en 2023.
Zoom arrière : Les commentaires de Klaas Knot semblent s’inscrire dans le cadre d’une offensive médiatique plus large en réponse à un précédent rapport, basé sur des sources anonymes, de l’influente agence de presse Bloomberg.
- Pour la décision sur les taux d’intérêt de février, on s’attend toujours à une augmentation de 50 points de base. Mais Bloomberg a appris que la BCE envisage de relever les taux d’intérêt à un rythme plus lent – 25 points de base – le mois suivant, en mars.
- Hier, le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, est venu démentir ces spéculations. S’exprimant depuis Davos – et peut-être pas par hasard sur Bloomberg TV – il a déclaré qu’il était trop tôt pour spéculer sur la décision relative aux taux d’intérêt en mars. « Nous avons indiqué très clairement que nous examinons la situation réunion par réunion », a-t-il déclaré.
- M. Villeroy a également fait référence aux déclarations de la présidente de la BCE, Christine Lagarde, qui, selon lui, restent valables. En décembre, elle a annoncé que la BCE continuerait à relever les taux d’intérêt « à un rythme régulier« .
- M. Knot, qui est connu comme l’un des faucons les plus agressifs, va maintenant un peu plus loin que François Villeroy en parlant explicitement de « multiples hausses de taux de 50 points de base ».
- Le gouverneur de la Banque de France, d’ailleurs, trouve artificielle cette opposition entre colombes (partisans de politiques monétaires accommodantes) et faucons. « Je ne suis pas un oiseau, je suis surtout pragmatique ».
RVW