Facebook, Twitter et Google vont devoir rendre des comptes à l’UE sur les fake news

Les géants technologiques devront rendre chaque mois des rapports sur leur lutte contre la désinformation liée au Covid-19, ont indiqué deux fonctionnaires de l’Union européenne ce mercredi.

Sommes-nous en train de vivre le renversement des fake news sur les réseaux sociaux? Twitter a déjà fait un bond dans cette direction fin mai en décidant d’apposer une étiquette de fact-checking sur des tweets problématiques. Une révolution qui a provoqué l’ire de Donald Trump, répliquant par une loi menaçant les réseaux sociaux

Du côté de Facebook, on préfère toujours inlassablement la liberté d’expression absolue, et ce malgré les critiques appelant à une prise de position ferme. Mais l’entreprise de Mark Zuckerberg pourrait bientôt ne plus avoir le choix. 

Vaccination

Le haut représentant de l’Union pour les Affaires étrangères, Josep Borrell, et la vice-présidente de la Commission, Vera Jourova, ont exprimé ce mercredi leurs inquiétudes quant à la propagation des fake news sur les réseaux sociaux. Notamment celles portant sur le Covid-19.

‘Cela a vraiment montré que la désinformation ne nuit pas seulement à la santé de nos démocraties, mais aussi à celle de nos citoyens. Elle peut avoir un impact négatif sur l’économie et saper la réponse des autorités publiques et donc affaiblir les mesures de santé’, a déclaré Vera Jourova en conférence de presse. Elle a souligné que les fake news s’attaquaient désormais à la vaccination, pointant une étude selon laquelle la volonté des Allemands de se faire vacciner avait chuté de 20% en deux mois.

Afin de prévenir ce genre de conséquences, la Commission a donc annoncé que les plateformes en ligne devraient désormais ‘fournir des rapports mensuels détaillant leurs actions visant à promouvoir des contenus faisant autorité, et à limiter la désinformation et la publicité liées au coronavirus’.

Influences chinoises et russes

Pékin n’échappera pas à ce nouveau contrôle. La Commission a affirmé que l’application chinoise TikTok devra également se plier à ce code de conduite… Et pointe directement du doigt la responsabilité de la Chine dans les fake news.

‘Des acteurs étrangers et certains pays tiers, en particulier la Russie et la Chine, se sont engagés dans des opérations d’influence ciblées et des campagnes de désinformation dans l’UE, dans son voisinage et dans le monde entier’, souligne l’organe exécutif de l’Union. Il prévoit de les repousser avec une stratégie de communication et une diplomatie renforcée, mais en soutenant aussi davantage ‘les médias libres et indépendants, les vérificateurs de faits et les chercheurs’.

‘C’est la première fois que nous citons nommément la Chine et la Russie comme sources ou sponsors de cette désinformation’, a indiqué la vice-présidente de la Commission. ‘Pour la Russie, cela fait partie de leur doctrine militaire, mais la Chine est mentionnée pour la première fois. Si nous avons les preuves, nous ne devons pas avoir peur de nommer et blâmer. Une UE géopolitique forte ne se matérialisera que si nous sommes assertifs’.

Parmi les signataires de ce nouveau ‘code de conduite’ de la Commission, on retrouve les géants du web Facebook, Twitter, Google ou encore le navigateur Mozilla. Ils ont d’ailleurs déjà amorcé cette approche combinée contre les fake news le mois dernier. ‘Google a bloqué 80 millions de publicités liées au coronavirus, Ebay a retiré 17 millions de produits qui violaient les règles européennes de protection des consommateurs de sa plateforme‘, indique Vera Jourova. ‘Ils doivent nous donner plus de preuves des mesures qu’ils prennent’, prévient-elle toutefois, appréciant la proactivité de Twitter à ce sujet.

De son côté, Josep Borrell décrit cette nouvelle lutte comme ‘impliquant des guerrier brandissant des claviers plutôt que des épées’. Le ton est donné…

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