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Les États-Unis pourraient devenir un exportateur net de pétrole brut dès l’année prochaine

Les États-Unis pourraient devenir un exportateur net de pétrole brut dès l’année prochaine
Le port de Corpus Christi se prépare à augmenter ses capacités d’exportations. (Eddia Seal/Bloomberg via Getty Images)

Les États-Unis pourraient devenir un exportateur net de pétrole brut l’année prochaine. Cette information a été confirmée par un certain nombre d’analystes à l’agence de presse Reuters. Si le pays est devenu un leader mondial en matière d’exportations de brut ces dernières années, il a toujours importé des volumes plus importants depuis la Seconde Guerre mondiale. Cela pourrait donc changer en 2023.

Pourquoi est-ce important ?

La demande mondiale de pétrole américain s'accélère. Les consommateurs cherchent des alternatives à la diminution des approvisionnements en provenance de Russie, devenue la cible de sanctions internationales en raison de son agression envers l'Ukraine. Tant en Europe qu'en Asie, les raffineurs espèrent des livraisons massives d'or noir américain.

Un renversement remarquable : les États-Unis exportent actuellement un volume quotidien record de 3,4 millions de barils de pétrole brut, en plus des exportations d’environ 3 millions de barils de produits raffinés, tels que l’essence et le diesel.

  • La production pétrolière américaine n’a jamais dépassé le niveau de 13 millions de barils par jour. Dans le même temps, la consommation américaine de pétrole brut est de 20 millions de barils par jour. C’est le plus grand volume au monde. Jusqu’à récemment, l’idée que les États-Unis puissent devenir un exportateur net de brut semblait totalement improbable.
  • Pourtant, le mois dernier, les importations nettes de pétrole brut aux États-Unis sont tombées à 1,1 million de barils par jour. C’est une forte baisse par rapport à il y a cinq ans, lorsque le pays en importait plus de 7 millions.
  • Ce retournement de situation peut être attribué à plusieurs facteurs, selon les analystes.
    • Ils citent notamment les sanctions internationales imposées à la Russie en raison de la guerre lancée en Ukraine.
    • Cette situation a considérablement réduit les exportations de pétrole et de gaz naturel russes, tout en stimulant la demande de produits américains.
    • Il y a aussi la décision du gouvernement américain de libérer d’importants stocks de pétrole de ses réserves d’urgence, une stratégie visant à lutter contre la hausse des prix des carburants.

Vieillissement des gisements de schiste : grâce à ces nouvelles évolutions, les États-Unis pourraient exporter plus de pétrole qu’ils n’en importent l’année prochaine. La condition, selon les analystes, est que la production américaine de pétrole de schiste s’accélère encore.

  • En effet, pour devenir un exportateur net de pétrole brut, les États-Unis devront soit augmenter leur production, soit réduire leur consommation.
    • La demande américaine de pétrole devrait augmenter de 0,7% pour atteindre 20,51 millions de barils par jour l’année prochaine. C’est donc du côté de la production qu’il faudrait un gros changement.
    • Les gisements de schiste américains ayant été confrontés à un processus de vieillissement, la croissance de la production a été limitée cette année.
    • La production totale devrait toutefois atteindre le niveau record de 12,34 millions de barils par jour l’année prochaine, à condition que les prix du marché soient suffisamment élevés que pour inciter les producteurs à intensifier leur activité.

Plusieurs scenarios sont envisageables

Les ports américains se préparent : ils investissent massivement dans l’expansion de leurs terminaux.

  • De cette manière, les ports américains espèrent pouvoir envoyer un plus grand nombre de superpétroliers – des navires capables de transporter plus de deux millions de barils – vers l’étranger.
    • C’est notamment le cas du port de Corpus Christi (Texas), le plus grand port américain pour les exportations de pétrole.
    • Un trafic record de 2,2 millions de barils par jour y a déjà été enregistré en octobre de cette année. Le port prévoit d’augmenter ce volume de 100.000 barils supplémentaires par jour l’année prochaine.
  • Les analystes préviennent toutefois qu’un certain nombre d’événements pourraient encore ralentir les exportations américaines de pétrole.
    • Cela pourrait se produire si de nombreux pays tombent en récession : la demande en brut américain baisserait automatiquement.
    • Un effet similaire est possible si un nouvel assouplissement des sanctions contre le Venezuela devait se produire, car cela permettrait au pays d’Amérique du Sud d’exporter de plus grandes quantités de son propre pétrole.

(OD)

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