Épidémie: faut-il craindre le retour des vacanciers?

Alors que des mesures strictes pour les retours d’une zone rouge ou orange ont été établies, tous les vacanciers ne semblent pas respecter la période de quarantaine imposée et les nouvelles dispositions gouvernementales. Le retour des juilletistes pourrait-il provoquer une résurgence de l’épidémie dans les prochains jours ? 

Voilà plus d’un mois que les frontières sont ouvertes et que les Belges sont à nouveau autorisés à voyager sous certaines conditions. Depuis le 1eraoût, les vacanciers doivent également remplir et retourner un document pour tout séjour d’une durée de plus de 48 heures, cela sous peine d’une amende de 250 euros. 

Bien qu’il s’agisse de ‘consignes et non de conseils’, comme l’a indiqué Sophie Wilmès lors du dernier CNS, ces règles ne semblent pas être respectées par tous les citoyens belges.

Les ‘recommandations’ pour les retours de zones orange

Le dépistage et la quarantaine sont obligatoires au retour d’une zone rouge mais ne sont que ‘fortement recommandés’ lors d’un retour d’une zone orange. Selon Yves Coppieters, épidémiologiste et professeur de santé publique à l’ULB, le concept des  zones orange reste bien vague pour les citoyens: ‘Les gens ne comprennent pas ce que sont les zones orange et quels risques elles représentent. (…) les Belges y vont donc quand même en vacances. Ce n’est pas le retour qui est dangereux mais le comportement de ces gens. S’ils ont continué à respecter les gestes barrières et s’ils n’ont pas fréquenté de zones à risques, ça va. Par contre, s’ils se sont exposés, il faudrait pouvoir les tester’, explique-t-il dans Le Soir.

Il apparaît également que selon certains passagers interviewés par la RTBF, les informations ne seraient rappelées nulle part dans les aéroports, tant pour les zones rouges qu’orange. On nous rapporte également des contrôles très sommaires. Enfin, certains passagers présente un formulaire dépassé (il a été mis à jour) ou simplement sous forme d’email. Le tout se fait dans une grande confusion.

Des codes couleur qui posent question

Yves Coppieters ne croit pas en l’efficacité de ces contrôles sous leur forme actuelle: ‘Ce qui peut être efficace, c’est un contrôle et un accompagnement empathique des touristes à leur retour. Durant dix jours, il faut veiller à bien leur expliquer et à surveiller ce qu’ils peuvent faire ou pas’.

L’épidémiologiste rajoute également que seul un dépistage à grande échelle avec un isolement sera efficace.

Rappelons que l’attribution des codes couleur pose un certain malaise, plusieurs capitales européennes ayant pointé du doigt notre pays, alors que les nouvelles infections y sont plus nombreuses par endroit. Les critères entourant les codes couleur vont d’ailleurs être rediscutés par le Celeval demain. C’est l’organisme d’experts en charge de l’attribution.

Selon le SPF Santé publique, 1.500 à 2.000 personnes sont revenues des zones rouges. Entre 7.000 et 9.000 personnes en provenance des zones orange. Mais ce ne sont que les chiffres officiels.

Mais la situation en Belgique est-elle meilleure qu’à l’étranger ? Comme l’indique l’organisme européen ECDC, la Belgique est passée en zone orange. Certaines provinces comme Anvers sont dans une situation épidémiologique bien plus problématique qu’à l’étranger.