Première mondiale : les Pays-Bas stoppent leurs éoliennes pour le bien des oiseaux migrateurs

Le week-end dernier, les Pays-Bas ont arrêté certaines de leurs éoliennes en vue de préserver les millions d’oiseaux migrateurs qui survolaient la mer du Nord. Une première mondiale qui sera répétée.

Pourquoi est-ce important ?

Si la transition énergétique passe par le renouvelable, l'un des obstacles au déploiement massif des éoliennes est leur impact sur la biodiversité, et surtout sur les oiseaux. Il est déjà arrivé que certains projets soient retardés, modifiés, voire annulés, en raison de préoccupations liées aux oiseaux.

Dans l’actu : les Pays-Bas stoppent leurs éoliennes pour les oiseaux.

  • Le week-end dernier, des éoliennes des parcs en mer de Borssele et Egmond aan Zee ont été arrêtées, a rapporté le ministère néerlandais de l’Économie et du Climat.
  • Une migration massive d’oiseaux était attendue dans la région.

Les explications : un modèle de prévision novateur.

  • Grâce à un modèle de prévision de migration des oiseaux présenté fin 2022 par un doctorant de l’université d’Amsterdam, il avait été établi qu’une quantité massive d’oiseaux migrateurs voleraient aux alentours des parcs éoliens en question dans la nuit de samedi à dimanche dernier.
    • Le système permet de prévoir ces phénomènes deux à trois jours à l’avance. Un délai suffisant que pour permettre d’anticiper les arrêts et que le réseau n’en pâtisse pas.
  • Pour préserver les animaux, les éoliennes ont donc été mises sur pause pendant quatre heures durant la nuit. Une opération menée conjointement menée par les autorités publiques, l’opérateur de réseau et les propriétaires des parcs en question.
  • « Il s’agit d’une première internationale : nulle part ailleurs dans le monde des parcs éoliens en mer ne sont fermés pour protéger les volatiles lors de leur migration massive. Nous voulons minimiser l’impact des parcs éoliens sur la nature et cette mesure est l’un des moyens d’y parvenir. Toutes les parties concernées ont bien collaboré et ont mis en place cette mesure en relativement peu de temps, ce qui en fait une excellente initiative dont je suis très fier », s’est félicité le ministre néerlandais de l’Economie et du Climat, Rob Jetten.

Loin d’un one shot

Et après : cela va se poursuivre.

  • Cette opération était en réalité la première d’une phase pilote qui durera tout au long du printemps.
  • Une fois ces tests effectués, des pauses et ralentissements du rythme de rotation des pales des éoliennes néerlandaises auront lieu de façon plus systématique à partir de l’automne prochain.
    • Lorsque les spécialistes lanceront une alerte sur un pic de migration nocturne, les propriétaires des parcs devront réduire la vitesse de leurs éoliennes à un maximum de deux rotations par minute.

Contexte : 50.000 oiseaux tués chaque année.

  • Certaines nuits, des millions d’oiseaux migrent à travers la mer du Nord.
  • Les Pays-Bas estiment que 50.000 d’entre eux meurent chaque année suite à une collision avec les pales d’une éolienne.
  • Comme les éoliennes offshore sont un élément incontournable de leur stratégie énergétique, les Néerlandais cherchent les mesures qui permettront de faire baisser des chiffres.
    • Il y a quelques mois, des chercheurs britanniques avaient émis l’idée de peindre des rayures sur les pales des éoliennes, afin de les rendre plus visibles pour les volatiles.
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