Les Belges qui jusqu’ici sous-estimaient l’importance du télétravail pourraient se raviser… Pour la première fois, l’institut de santé publique Sciensano dévoile les résultats de son investigation des clusters (foyers d’infection) rapportés par les Régions. Le rapport révèle que 40% des clusters actifs s’opèrent sur le lieu de travail, mais attention aux amalgames… Cela ne signifie pas pour autant que 40% de toutes les contaminations se font au sein des entreprises.
Sciensano indique qu’il s’agit d’un aperçu des clusters actifs rapporté par les Régions, ‘pour la période allant du 28 décembre au 3 janvier 2021’.
Un cluster ? Le terme ‘cluster’ a été employé dès le début de l’épidémie et désigne un minimum de deux infections qui ont un lien épidémiologique sur une période de deux semaines.
Pourquoi est-ce important de déterminer les clusters? Le rapport épidémiologique datant du 8 janvier précise que ‘la surveillance des clusters a pour principal objectif de réduire la propagation du virus par l’identification et le contrôle de foyers’. Elle se concentre aussi sur les clusters où une intervention est possible.
Les données proviennent principalement de quatre sources: ‘la déclaration systématique obligatoire par les institutions (centres de soins résidentiels, maisons de repos,…) ; la base de données de l’Office national de sécurité sociale (ONSS); les données du contact tracing (call center) et les données des écoles’, précise le rapport.
40% des clusters actifs confirmés sur le lieu de travail
D’après Sciensano, 40% des clusters actifs confirmés s’opèrent sur le lieu de travail, suivis par les maisons de repos (19%), les collectivités résidentielles (16%) et les écoles (13%).
Doit-on comprendre que 4 infections sur 10 se produisent sur le lieu de travail ?
Non… Dans des interviews accordées à De Standaard, Het Nieuwsblad et Gazet van Antwerpen, le biostatisticien Geert Molenberghs affirme que ‘les infections individuelles se produisent généralement au sein du milieu familial (voir tableau ci-dessous) mais que la première infection est souvent contractée sur le lieu de travail, d’où l’importance du télétravail’.
De son côté, le virologue Steven van Gucht affirme également que les pauses (repas, café, où ‘on est obligé de retirer son masque) seraient les moments les plus propices pour se faire infecter.
Quelques nuances
- Le rapport précise que cette surveillance s’est faite à plusieurs niveaux, et qu’il est donc ‘possible que certains clusters soient gérés très localement et les données pas nécessairement transmises au niveau central’.
- Par ailleurs, les chiffres communiqués sont ceux des foyers et non des contaminations.
Tous les clusters scolaires ne sont pas repris non plus dans le rapport, alors que la période observée fait état d’infection qui ont eu lieavant les congés de Noël et de Nouvel An.
Enfin, si l’on ne peut en déduire directement que 4 contaminations sur 10 se font sur le lieu de travail, ces chiffres révèlent toutefois que de nombreuses premières infections se font encore en entreprise, alors que le télétravail est fortement recommandé.