Ces dernières années, les États-Unis sont devenus l’un des plus grands exportateurs de gaz naturel liquéfié (GNL) au monde. Dans un avenir proche, ils pourraient devenir leader, et de loin.
En un temps record, les États-Unis sont en train de devenir les rois du GNL

Pourquoi est-ce important ?
Bien que les États-Unis n’aient commencé à exporter du GNL qu'en 2016 (à l'exception de l'Alaska, qui a expédié ce produit de 1969 à 2011), ils sont parvenus à devenir en seulement 7 ans un acteur clé du marché mondial du gaz naturel. L'Europe importe d’ailleurs des quantités massives de gaz naturel par voie maritime en provenance des États-Unis, en particulier depuis que la Russie a fermé le robinet du gaz.L’essentiel : Depuis 2018, la capacité d’exportation des États-Unis a triplé, passant de 140 millions à environ 400 millions de mètres cubes de gaz par jour, rapporte Forbes.
- Cela s’explique par la construction rapide de nouvelles infrastructures. En 2016, il n’y avait qu’une seule installation d’exportation, mais depuis 2018, cinq autres ont été construites.
- Au moins trois autres pourraient voir le jour dans les années à venir. Selon les rapports de Reuters, la demande est déjà suffisante pour assurer leur financement. Les installations devraient être opérationnelles entre 2024 et 2026.
- Selon le groupe de consultants Wood-Mackenzie, la capacité d’exportation du pays va au moins doubler, voire tripler, d’ici 2030.
- Le Qatar, deuxième exportateur de GNL, verra également sa capacité augmenter de manière significative. Le pays s’attend à pouvoir produire 60 % de GNL en plus d’ici 2027.
- En revanche, la croissance de l’Australie, l’actuel numéro un, sera limitée. Les gisements de gaz actuellement exploités commenceraient à s’épuiser tranquillement, et seul un nombre limité de nouveaux projets serait lancé.
L’impact sur l’Europe
En résumé : depuis que l’Europe a largement renoncé au gaz naturel russe acheminé par gazoduc, elle importe de grandes quantités de GNL.
- Ce gaz provient principalement des États-Unis et du Qatar, mais aussi de nombreux autres pays, dont la Russie. L’Europe importe d’ailleurs encore de grandes quantités de GNL russe, bien qu’elle cherche à y mettre fin progressivement.
- Depuis le début de la guerre en Ukraine, l’Europe a commencé à développer à la hâte sa capacité d’importation de GNL afin d’éviter une crise énergétique à plus long terme. Après tout, il ne semble pas qu’elle puisse à nouveau importer massivement du gaz par gazoduc depuis la Russie. Avant la guerre, l’UE importait la moitié de son gaz naturel de ce pays.
- L’augmentation des importations, ainsi que les autres efforts déployés pour éviter une crise énergétique, portent aujourd’hui leurs fruits. Le prix du gaz naturel sur la bourse néerlandaise TTF oscille autour de 50 euros par mégawattheure (MWh), soit 85 % de moins que lors du pic atteint l’été dernier.
(JM)