L’information venue d’Espagne avait indigné les opposants aux vaccins. Le ministre de la Santé précisait que les personnes qui refuseraient un vaccin seraient listées dans un registre, dont les données seraient partagées avec d’autres États européens. La question qui se posait alors: que font les autres États européens et en particulier la Belgique ?
La Belgique prend la question par l’autre bout. Les personnes vaccinées seront répertoriées dans un fichier. Avec notamment la mention du nom, prénom, sexe, lieu et date de naissance. Le tout a été inscrit dans un arrêté royal publié au Moniteur le 24 décembre dernier, et contresigné par le ministre de la Santé et de l’Intérieur.
Se pose nécessairement la question de la protection des données. En Espagne, le ministre de la Santé a précisé que les données resteraient confidentielles, tout en expliquant que cette base de données serait partagée avec d’autres pays européens.
Protection des données
Un certain flou juridique qu’épingle également l’Autorité de protection des données (APD) dans notre pays. L’arrêté explique que les données pourront être transmises aux ‘instances ayant une mission d’intérêt général pour les finalités dont sont chargées ces instances par ou en vertu d’une loi, d’un décret ou d’une ordonnance’. Quelles instances ? En vertu de quelle loi ?
L’APD s’inquiète légitiment des dérives d’un tel système. Qui, finalement, revient au même que le registre espagnol. Connaitre les vaccinés, c’est forcément connaitre les non-vaccinés. Seront-ils privés d’accès dans certains lieux, dans certains transports ? Une question qui n’a pas encore été vraiment débattue en Belgique, ni dans l’Union, alors que la campagne de vaccination en est à ses balbutiements.