Le régulateur allemand sur les données informatiques a ordonné à Facebook de cesser d’utiliser les données des Allemands qui ont WhatsApp. Cette interdiction fait suite à la mise à jour dans les conditions d’utilisation et de confidentialité de l’application de messagerie.
Le régulateur basé à Hambourg a annoncé mardi qu’il avait émis une injonction empêchant Facebook de traiter les données personnelles venant de WhatsApp. Selon la CNBC, Facebook n’a pas encore répondu et réfléchit à la réaction appropriée.
Conditions d’utilisation et confidentialité ajustées
Ce n’est pas un hasard si le régulateur allemand vient de proposer une telle interdiction. Facebook cherche depuis un certain temps une manière de monétiser son application WhatsApp. Par conséquent, le géant des médias sociaux a décidé de changer ses conditions d’utilisation et de confidentialité. Ceux qui acceptent les nouvelles conditions – obligatoires pour utiliser l’application – autorisent le partage de leurs données avec le groupe Facebook.
Les utilisateurs ont jusqu’au 15 mai pour accepter les nouvelles conditions. Ceux qui refusent n’auront plus accès à l’ensemble des fonctionnalités de l’application. ‘WhatsApp ne fonctionnera pas aussi bien tant que vous n’aurez pas accepté les mises à jour’, précise le site de l’appli. Par exemple, ceux qui n’acceptent pas les conditions ne pourront plus avoir accès à la liste de leur conversation. ‘Mais vous pouvez toujours répondre aux appels téléphoniques et vidéo entrants’, affirme WhatsApp.
Protéger les libertés
‘Ce que fait Facebook n’est pas illégal’, a déclaré Johannes Caspar, responsable du régulateur allemand, dans un communiqué de presse. Il a émis une ordonnance en urgence pour empêcher Facebook de traiter les données WhatsApp en Allemagne.
‘L’injonction vise à protéger les droits et libertés des millions d’utilisateurs à travers l’Allemagne qui acceptent les conditions d’utilisation’, explique-t-il. ‘Il est important d’éviter les dommages et les préjudices associés à une telle procédure de boîte noire.’ L’expression est utilisée pour parler d’une procédure dont on connait le résultat, mais pas le mécanisme. Johannes Caspar fait surtout référence au scandale de Cambridge Analytica ou au récent piratage de Facebook ou les données de plus de 500 utilisateurs ont été divulguées.
‘Le mandat qui a maintenant été émis concerne le traitement ultérieur des données d’utilisation par WhatsApp’, a déclaré Caspar. ‘La critique mondiale des nouvelles conditions d’utilisation devrait inciter à une refonte fondamentale du mécanisme de consentement. Sans la confiance des utilisateurs, aucun modèle commercial basé sur les données ne peut réussir à long terme.’
L’autorité en appelle aux autres régulateurs européens pour suivre l’exemple allemand. Elle espère ainsi faire appliquer l’interdiction dans les 27 pays membres de l’Union européenne.
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