Elon Musk, le patron de Tesla, se dépeint toujours comme un grand défenseur de la liberté d’expression. Mais visiblement, cette liberté peut être restreinte lorsque quelqu’un critique son entreprise. Sur Twitter, il s’est montré particulièrement acerbe vis-à-vis d’un automobiliste qui a publié à plusieurs reprises des messages négatifs sur le système qui rend les Tesla (partiellement) autonomes.
Tesla travaille dur pour développer des voitures à conduite autonome. Certains conducteurs ont déjà accès à un système qui leur permet de conduire leur véhicule de manière partiellement autonome, via ce que l’entreprise appelle le « Full Self-Driving Capability » (FSD). Plusieurs épisodes ont déjà montré que le système n’est pas encore totalement au point.
Critique des voitures à conduite autonome
L’un des propriétaires d’une Tesla, James Locke, PDG d’une société de logiciels en Californie, a critiqué à plusieurs reprises le FSD sur Twitter. Il a notamment partagé des vidéos pour démontrer que le système ne fonctionnait pas correctement, se montrant particulièrement critique envers la version bêta 10.69. Et ça n’a pas été du goût de Musk. Mardi, ce dernier a adressé un tweet à son client, lui demandant d’arrêter de se plaindre.
« Nous avons limité le déploiement de la version 10.69 pour une raison », a écrit Musk. « Ne demandez pas à être inclus dans les premières versions bêta pour ensuite vous plaindre. » La réponse a de quoi étonner, car Musk dit être un grand partisan de la liberté d’expression. Il a même déjà lui-même encouragé les automobilistes à lui livrer des retours négatifs, ce qui permettrait à Tesla de s’améliorer. Il semble donc ne pas suivre ses propres conseils. Musk a toutefois précisé dans son tweet que les critiques seront les bienvenues une fois que la version bêta sera disponible pour tous.
Par le passé, on a déjà vu que Musk ne défend la liberté d’expression que lorsque ça l’arrange. Linette Lopez, qui fait souvent des reportages critiques sur Tesla, a par exemple été attaquée d’innombrables fois. À plusieurs reprises, le patron de Tesla a suggéré que la journaliste s’était entendue avec des short sellers pour organiser des campagnes de désinformation.
Business Insider a demandé à James Locke de réagir, mais il n’a pas répondu. Dans son premier message, l’homme avait reconnu que son avis n’était « probablement pas populaire » et avait déclaré que Tesla devait encore consacrer beaucoup d’efforts au logiciel.
Le FSD devient plus cher
Musk a déclaré dimanche dernier qu’il allait porter le prix du FSD à 15.000 dollars en Amérique du Nord. Ceux qui ne veulent pas dépenser autant peuvent souscrire un abonnement, à 199 dollars par mois.
Tesla a reconnu à plusieurs reprises que le FSD n’était pas un système entièrement autonome. Le constructeur conseille aux conducteurs de garder les mains sur le volant à tout moment. Cela n’a pas empêché le California Department of Motor Vehicles de récemment déposer une plainte contre Tesla. Le régulateur estime que l’entreprise ne communique pas honnêtement sur les réelles capacités de son système de conduite autonome et juge que son nom est trompeur. Il en irait de même pour sa description sur le site web de Tesla.
(OD)