Principaux renseignements
- L’Égypte a livré des canons antiaériens et de l’artillerie à la Somalie, exacerbant les tensions entre la Somalie, l’Éthiopie et l’Égypte.
- La livraison a été confirmée par des responsables portuaires et militaires, à la suite d’un pacte de sécurité conjoint signé entre l’Égypte et la Somalie en août.
- Des inquiétudes ont été exprimées quant à la possibilité que ces armes tombent entre de mauvaises mains, notamment celles d’Al Shabaab.
Un navire de guerre égyptien a récemment livré une quantité importante d’armes à la Somalie, notamment des canons antiaériens et des pièces d’artillerie, comme l’ont confirmé des responsables portuaires et militaires. Cette évolution, qui intervient après la signature d’un pacte de sécurité commun entre l’Égypte et la Somalie en août, risque d’exacerber les tensions entre la Somalie, l’Éthiopie et l’Égypte.
Les relations entre l’Égypte et la Somalie se sont renforcées cette année en raison de leur appréhension commune des actions de l’Éthiopie. Le Caire a réagi en envoyant plusieurs cargaisons d’armes par avion à Mogadiscio à la suite de l’accord de sécurité.
Augmentation des tensions dans la région
Cette escalade découle d’un accord préliminaire conclu par l’Éthiopie avec le Somaliland en janvier. Cet accord prévoit la location d’un terrain pour la construction d’un port en échange d’une reconnaissance potentielle de l’indépendance du Somaliland vis-à-vis de la Somalie. Cette action a suscité la colère de Mogadiscio et une forte condamnation de l’Égypte, qui est depuis longtemps en désaccord avec l’Éthiopie au sujet de la construction du barrage de la Grande renaissance éthiopienne sur le Nil.
Dimanche, les forces de sécurité égyptiennes ont restreint l’accès aux quais et aux routes environnantes alors que les armes étaient transportées du navire vers un bâtiment du ministère de la défense et des bases militaires voisines. Un responsable somalien a partagé une photo sur X, montrant le ministre de la défense Abdulkadir Mohamed Nur en train de superviser le processus de déchargement.
Inquiétudes sur les implications sécuritaires
Le Somaliland s’inquiète de la possibilité que ces armes tombent entre de mauvaises mains, notamment celles d’Al Shabaab, un groupe lié à Al Qaïda. Le ministère des affaires étrangères du Somaliland a publié une déclaration exprimant ces inquiétudes.
Le ministère égyptien des affaires étrangères a affirmé que la cargaison visait à renforcer les capacités de l’armée somalienne et à soutenir sa quête de sécurité, de stabilité et de développement. Les médias égyptiens ont rapporté que l’ambassade égyptienne à Mogadiscio avait déconseillé à ses ressortissants de se rendre au Somaliland en raison de l’instabilité de la situation sécuritaire dans la région.
Dynamique régionale et présence militaire
L’Éthiopie maintient une présence militaire importante en Somalie, avec environ 3 000 soldats participant à la mission de maintien de la paix de l’Union africaine (ATMIS) et environ 5 000 à 7 000 soldats déployés dans le cadre d’un accord bilatéral. La Somalie a exigé le retrait de toutes les troupes éthiopiennes d’ici la fin de l’année, à moins qu’Addis-Abeba ne revienne sur l’accord concernant le Somaliland. Entre-temps, l’Égypte a proposé de fournir des troupes à une nouvelle mission de maintien de la paix en Somalie, bien que Le Caire n’ait pas commenté publiquement cette offre. L’Éthiopie n’a pas encore répondu aux demandes de commentaires, mais a déjà déclaré qu’elle ne voulait pas rester passive alors que « d’autres acteurs » déstabilisent la région.
Si vous souhaitez accéder à tous les articles, abonnez-vous ici!