Durant les 20 prochaines années, le monde aura besoin de 635.000 pilotes supplémentaires

Les compagnies aériennesdu monde entier sont à la recherche de pilotes pour faire face à lapénurie à ce poste, écrivent Robert Wall et Andrew Tangel,journalistes du journal économique américain The Wall StreetJournal. Ces deniers font référence aux chiffres de Boeing, qui acalculé que 635.000 pilotes devront être recrutés au cours desdeux prochaines décennies.

Ces initiatives sontmenées afin de faire face à la croissance explosive du nombred’avions en construction et au remplacement de milliers de pilotesqui devraient prendre leur retraite durant cette période.

Allure de crise

Après les attentatsterroristes du 11 septembre 2001 aux États-Unis et pendant la crisefinancière de 2008, le secteur de l’aviation a connu unralentissement et les compagnies aériennes se sont consolidées. 

« Ces problèmes ontplongé l’aviation dans une profonde récession, avec une réductionsignificative des activités », expliquent Wall et Tangel. « Pourles pilotes demandeurs d’emploi, il était presque impossible detrouver un emploi et les augmentations de salaire étaient trèsrares. Ces dernières années, toutefois, le secteur a connu uneforte reprise, mais il y a maintenant trop peu de pilotes disponiblespour poursuivre la croissance. »

Certaines compagniesaériennes plus petites aux États-Unis ont dû supprimer une sériede vols parce qu’elles n’ont pas de personnel. « Il y a toutsimplement trop peu de pilotes pour exploiter toutes les routesd’aujourd’hui et avec la prochaine vague de départs à la retraite,la situation aura bientôt des allures de crise », a déclaréFaye Malarkey Black, président de la Regional Airline Association.

Armée

Pendant des décennies,les compagnies aériennes ont fait appel à des pilotes militairesqui se retiraient pour combler leur cockpit, mais la taille desforces armées a réduit ce pipeline. Aujourd’hui, la concurrencepour les pilotes commerciaux est si vive que l’armée est confrontéeà des pénuries. L’armée de l’airaméricaine compte environ 2.000 pilotes de moins, a déclarérécemment le général David Goldfein, chef d’état-major del’armée de l’air. Les Etats-Unis « ne produisent passuffisamment de pilotes pour assurer un service adéquat auxentreprises commerciales et à l’aviation militaire. »

Afin de résoudre leproblème, les entreprises proposent des offres salarialesattrayantes, qui incluent également des primes et des avantagessupplémentaires. « Les compagnies aériennes régionales offrentsouvent aux pilotes débutants un salaire d’environ 50 000 dollarspar an (33.000 euros) », témoigne Tim Canoll. « Il y a deuxans, ce salaire n’était que 30 000 dollars (26.000 euros). »

En outre, les compagniesaériennes prennent maintenant des mesures pour résoudre le problèmeen investissant dans des installations de formation et des programmesde recrutement, et en proposant de subventionner les coûts deformation des futurs pilotes. Les entreprises dépensent descentaines de millions de dollars pour augmenter leurs salaires etleurs avantages, et les compagnies aériennes américaines eteuropéennes tentent d’attirer une génération d’officiersd’aviation qui se sont déplacés au Moyen-Orient et en Asie.

« Régulièrement, lespilotes reçoivent des offres pour passer à une autre société etoù un accès rapide à un niveau de capitaine est offert »,explique le journal économique américain. « Selon des initiés, peu depilotes sont actuellement disposés à quitter les sociétésoccidentales et à se tourner vers des transporteurs asiatiques. « 

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