Dubaï charme les télétravailleurs en leur offrant un vaccin: ‘la forteresse anti-Covid’ n’est pourtant plus si idyllique

Faisant partie des leaders mondiaux en termes de vaccination, les Émirats arabes unis veulent en profiter pour attirer les télétravailleurs étrangers dans leur capitale. En allant travailler à Dubaï, vous bénéficierez d’une vaccination gratuite et rapide. Paradoxe: pour profiter de cette offre, il faut déjà compter sur un coquet salaire.

Avec 26% de leur population vaccinée, les Émirats arabes unis sont le deuxième pays le plus rapide au monde. Seul Israël, qui approche déjà les 50%, fait mieux.

Suite aux premières vagues de l’épidémie de coronavirus, Dubaï, habitée par de nombreux expatriés, a été désertée. Fortes de leur stratégie de vaccination, les autorités émiraties veulent en jouer pour faire revenir les travailleurs dans sa capitale.

En octobre, Dubaï avait déjà lancé un programme facilitant – administrativement et fiscalement – l’emménagement de télétravailleurs étrangers dans ses hôtels. Pour en bénéficier, il fallait gagner au minimum 5.000 dollars (4.130 euros) par mois.

À présent, l’état émirati propose un nouvel argument pour séduire les télétravailleurs: le sacro-saint vaccin. Mais la formule reste la même: seuls ceux qui touchent plus de 5.000 dollars sont les bienvenus.

Une destination safe, vraiment ?

‘Vous voulez mêler affaires et plaisir à Dubaï ? Grâce à un nouveau programme de travail virtuel d’un an, vous pouvez vivre et travailler au bord de la plage.’ L’argument de Dubaï est aguicheur. Avec la vaccination gratuite et rapide en prime, là où de nombreux pays sont en plein marasme, les Émirats arabes unis tapent dans le mille.

En plus de spacieux hôtels, de la mer et d’une vaccination, Dubaï promet d’offrir aux télétravailleurs un environnement de travail paradisiaque. ‘Ville connectée’ et ‘infrastructure numérique solide’, indique le site Visit Dubai.

La capitale émiratie se targue également de proposer une ‘sécurité et des mesures sanitaires de classe mondiale’. Pourtant, les Émirats arabes unis sont en proie à une troisième vague de coronavirus bien plus redoutable que les précédentes. Un phénomène provoqué par l’accueil de nombreux touristes étrangers entre fin décembre et début janvier. Vacanciers qui s’en étaient donnés à cœur joie lors de fêtes privées, aspirant à retrouver un semblant de normalité.

La troisième vague de coronavirus s’abat violemment sur les Emirats Arabes Unis – Isopix

Face à la recrudescence des cas de Covid-19 sur leur territoire, les Emirats Arabes Unis ont récemment instauré de nouvelles mesures restrictives. Elles concernent principalement le nombre de personnes pouvant se réunir dans des restaurants, des bars et lors de fêtes privées. Depuis peu, on peut même dénoncer les infractions aux mesures auprès des forces de l’ordre, en tout anonymat.

Couacs dans la vaccination

Si les Émirats arabes unis ont réalisé un départ en trombe, leur campagne de vaccination n’est toutefois pas un long fleuve tranquille. Depuis décembre, les résidents peuvent recevoir un vaccin de Sinopharm ou de Pfizer. Mais les problèmes de la firme américaine ont provoqué des retards de livraison, y compris à Dubaï.

Résultat, samedi dernier, les autorités émiraties ont dû reporter les rendez-vous de personnes devant se voir administrer une première dose. Une mesure prise pour permettre à celles devant recevoir une deuxième dose de l’obtenir en temps et en heure.

Pour parer à de potentiels autres problèmes d’approvisionnement, les Émirats arabes unis ont approuvé la semaine dernière le vaccin russe Spoutnik V pour une « utilisation d’urgence ». La phase 3 de ses tests cliniques n’est pourtant pas encore terminée.

Les autorités sanitaires émiraties ont une nouvelle fois confirmé qu’elles parviendraient à achever la première partie de leur campagne de vaccination dès la fin mars. Cette phase concerne les personnes de plus de 60 ans, les travailleurs en première ligne et les personnes souffrant de maladies les rendant plus vulnérables au Covid-19.

La phase 2, qui concerne notamment les télétravailleurs étrangers, doit débuter début avril.

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