Les répliques du séisme politique provoqué par les émeutes du Capitole la semaine dernière n’en finissent plus. Après les condamnations tous azimuts et les tentatives de représailles des élus démocrates, c’est au tour des entreprises de frapper les plus farouches soutiens républicains de Donald Trump là où ça fait mal: au portefeuille.
Pendant l’assaut donné par des émeutiers pro-Trump au Capitole mercredi dernier et après le chaos, de grands noms du monde des affaires ont fait part de leur indignation et appelé le président sortant à se résoudre à excepter sa défaite lors des présidentielles de novembre.
Joignant le geste à la parole, plusieurs grandes entreprises ont commencé à prendre des mesures concrètes face à ce que beaucoup ont qualifié d’attaque contre la démocratie américaine. En coupant les ponts avec Donald Trump, les Big Tech ont été les premiers acteurs majeurs à agir de façon drastique. Twitter, Facebook, Instagram, Snapchat ou encore Twitch ont tous suspendu les comptes du président sortant sur leurs plateformes.
La plateforme de vente en ligne Shopify, en fermant les pages officielles vendant des produits à l’effigie de Donald Trump, et le service de paiement sur Internet Stripe, en décidant de ne plus gérer les transactions de son site de campagne, ont choisi de frapper le président directement au portefeuille.
Les Républicains opposés à la certification des élections dans le collimateur des entreprises
La même stratégie a été adoptée par plusieurs autres grandes entreprises américaines qui, elles, ont décidé de cesser toute donation financière aux élus républicains qui se sont opposés à la certification des résultats de l’élection présidentielle le 6 janvier dernier. En d’autres termes, les plus farouches soutiens politiques de Donald Trump. Pour rappel, une centaine d’élus républicains au Congrès avaient voté contre cette certification.
La liste de ces entreprises:
- Airbnb
- Amazon
- American Express
- AT&T
- Blue Cross Blue Shield (l’association des assureurs maladie)
- Cisco Systems
- Comcast
- Dow
- Edison International
- General Electric
- Goldman Sachs
- Intel
- Marriott International
- Mastercard
- Verizon
La fin de toute donation politique
D’autres grandes sociétés ont opté pour une suspension de toute activité de leur Comité d’action politique, tant en faveur de Républicains que de Démocrates. Ces comités collectent les dons de leurs employés pour les reverser à des candidats ou partis politiques choisis par l’entreprise.
C’est le cas notamment de:
- 3M
- American Airlines
- Blackrock
- BP
- Citigroup
- Coca-Cola
- Ford
- Hilton
- JPMorgan Chase
- Microsoft
- Morgan Stanley
- UPS
Oui, mais pour combien de temps?
De telles mesures peuvent ‘avoir un impact réel en envoyant le message clair que rompre avec les normes démocratiques et répandre de la désinformation ne sera pas toléré’, estime auprès de l’AFP Daniel Newman, cofondateur de l’organisation MapLight, qui étudie de près les financements des partis et responsables politiques. ‘Mais nous avons besoin de plus qu’une autorégulation des entreprises pour réparer notre démocratie brisée.’
Et alors que le président élu Joe Biden, qui a promis de relever les impôts sur les sociétés, s’apprête à prendre le pouvoir, on peut se demander combien de temps ces grandes entreprises résisteront à la tentation de peser sur les décisions des élus américains à grand renfort de donations…
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