Les dividendes ont continué à croître sur le troisième trimestre de l’année, portés par le secteur du pétrole et du gaz. Et la tendance haussière devrait continuer l’année prochaine, même si l’économie mondiale tombe en récession.
Dans l’actu : Jamais auparavant les versements de dividendes aux actionnaires n’avaient été si élevés, pour un troisième trimestre, montre une étude de Janus Henderson Global Dividend index. Il reprend les 1.200 plus grandes entreprises du monde, en termes de valeur boursière.
- 415,9 milliards de dollars de dividendes ont été versés dans le monde entre juillet et septembre, indique le rapport. Il s’agit d’une hausse de 7% par rapport à la même période en 2021. 90% des entreprises ont maintenu ou augmenté les dividendes.
- La hausse est surtout à attribuer au secteur du pétrole et du gaz, qui représente 46,6 milliards de dollars, soit une hausse de 19,9 milliards de dollars par rapport à la même période en 2021. C’est plus de quatre cinquièmes de la hausse totale des dividendes. « La crise énergétique a entraîné une forte hausse des dividendes au troisième trimestre, les compagnies pétrolières ayant distribué des bénéfices records à leurs actionnaires », indique le rapport.
- Le secteur qui verse le plus de dividendes est celui des banques, avec 63,7 milliards de dollars (+8,7%), devant le pétrole et le gaz.
- Ce sont aussi les dividendes spéciaux, sortes de versements uniques, qui ont contribué à l’augmentation. Le pays qui en ont versé le plus sont les États-Unis, avec 146 milliards de dollars, ce qui est une croissance assez moyenne (6,7%). Les pays où la plus forte augmentation est à constater est la Norvège, avec 152,3%, suivi de Taïwan avec 89%. La plus forte baisse est en Afrique du Sud (-74,2%).
- La croissance des dividendes chinois a été plus lente que la moyenne (3,9%). Un tiers des entreprises a même réduit les dividendes. Au total, 34 milliards de dollars seulement ont été versés, à cause de la politique zéro-covid et à la crise de l’immobilier. Pékin veut désormais remédier à ce dernier élément, ce qui devrait donner un coup de pouce aux dividendes, note le rapport.
- Pour l’année entière, Janus Henderson s’attend à 1.560 milliards de dollars de dividendes, soit 30 milliards de plus que lors de ses dernières estimations. Il s’agirait d’une hausse de 8,4% par rapport à 2021, qui était déjà une année record. Et ce malgré une année où les cours boursiers de la majorité des entreprises ont chuté.
L’essentiel : Même en récession, les actionnaires devraient toucher leurs dividendes.
- Les craintes de récession s’accumulent dans le monde. En cas de récession, on pourrait alors s’attendre à une baisse des résultats des entreprises, et avec elles, une baisse des dividendes. Mais ce n’est pas si simple.
- « L’année prochaine, les perspectives dépendront de l’économie mondiale… si nous nous dirigeons vers une récession, les bénéfices seront affectés », explique Jane Shoemake, gestionnaire de portefeuille auprès de Janus Henderson. « Mais la bonne nouvelle est que les dividendes ont tendance à être plus résistants. Généralement, les entreprises ne veulent pas les couper ou les réduire. »
- Durant la pandémie, de nombreuses entreprises avaient exceptionnellement réduit ou été contraints de ne pas verser de dividendes. Cela leur donnerait aujourd’hui de la marge pour continuer à en verser, dans le cas où la récession réduirait les revenus des entreprises.
- Voilà une note d’espoir pour les investisseurs et les actionnaires, dans un climat de pessimisme général. Les travailleurs apprécieront moins, à l’heure où de grands plans de licenciement se préparent.