Digne d’une pièce de théâtre, le discours sur l’état de l’Union de Donald Trump fait un tollé

Le président des États-Unis a prononcé son discours traditionnel devant un Congrès plus divisé que jamais, entre procédure de destitution, mise en scène appuyée et allures de meeting électoral.

L’image, ou plutôt les images, tout le monde les retiendra: Donald Trump refusant de serrer la main de Nancy Pelosi, puis cette même Pelosi déchirant son discours derrière le président américain. Ambiance. Le procès en destitution qui touche Donald Trump laisse des séquelles d’un côté comme de l’autre, et dans la salle aussi.

Chargé de drama et porté sur la réélection, le président espérait sans doute galvaniser la foule comme dans ses fameux meetings électoraux. Tentative ratée. En refusant ostensiblement de serrer la main de la chef de file démocrate avant son discours, il a appuyé sur la touche ‘Impeachment’ et rappelé à tous l’atmosphère tendue qui sépare les deux camps. Lorsque la présidente de la Chambre, a tendu la main pour saluer le président, il s’est tout simplement détourné pour la laisser en plan. Elle a répondu par un large sourire en jetant un regard vers les démocrates, haussant les épaules.

Quand le président a par la suite accusé les démocrates d’avoir l’intention de forcer les contribuables américains à fournir des soins de santé gratuits et illimités aux immigrants sans papiers, on a pu voir Pelosi articuler: ‘Ce n’est pas vrai’. Visiblement en désaccord avec le discours de Donald Trump, elle a ensuite pris le document devant elle (qui semble être une copie de ce discours) et l’a déchiré, d’une manière tout aussi théâtrale. Elle a ensuite déclaré aux journalistes que son geste était ‘la chose la plus courtoise à faire’. La guerre est lancée.

Boycott organisé

Autre signe manifeste de la tension entre les camps républicains et démocrates: le silence de ces derniers, là où Trump attendait sans doute des applaudissements lors des moments dramatiques de son discours. La célèbre représentante Alexandria Ocasio-Cortez, bourreau de Mark Zuckerberg, n’était d’ailleurs pas présente. Comme d’autres démocrates, elle a boycotté le discours en signe de désapprobation, afin de ne pas ‘légitimer’ Donald Trump. Et d’autres représentants ont même quitté le rendez-vous constitutionnel pendant le discours pour dénoncer ses ‘mensonges’.

‘Le comeback américain’

Ce n’est pas le titre d’un film d’action mais bien le maître-mot de Donald Trump: le ‘retour américain’ (‘American comeback‘). Lors de son discours d’une heure et 18 minutes, le président américain s’est félicité d’avoir fait mieux que son prédécesseur: ‘en seulement trois ans, nous avons brisé la mentalité du déclin américain et nous avons rejeté la décroissance de la destinée de l’Amérique. Nous avançons à un rythme qui était inimaginable il y a peu de temps encore, et nous ne reviendrons jamais en arrière!’

Fidèle à lui-même, il s’en est aussi pris plusieurs fois aux démocrates, comme son rival Bernie Sanders, qui lui disputent la présidence. ‘Nous ne laisserons jamais le socialisme détruire le système de santé américain’, a-t-il clamé, alors que les détracteurs lui reprochent justement de ne pas avoir proposé de plan de santé. Peu importe: après ‘rendre sa grandeur à l’Amérique’, voici venu le ‘retour américain’.

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