Bus, métro, tram, train : les Allemands vont pouvoir voyager partout dans le pays pour 49 euros par mois

L’été dernier, les Allemands (et les touristes) se sont rués sur le ticket spécial qui leur permettait de voyager à travers toute l’Allemagne pendant un mois pour seulement 9 euros. Fortes de cette expérience, les autorités sont en passe de proposer une formule similaire qui n’a, cette fois, rien de temporaire.

Pourquoi est-ce important ?

D'après un rapport publié cette semaine, le secteur allemand des transports est le seul à avoir à la fois manqué ses objectifs en matière d'émissions de gaz à effet de serre et, pire, à avoir vu son bilan carbone augmenter sur un an. Les autorités doivent absolument trouver des solutions pour verdir le secteur. Cela passe, entre autres, par rendre les transports en commun plus accessibles.

Dans l’actu : feu vert pour l’abonnement à 49 euros.

  • Ce jeudi, les parlementaires allemands ont voté en faveur d’un projet de loi autour de la création d’un abonnement mensuel à 49 euros valable pour tous les transports en commun et dans toutes les régions du pays, ou presque.
  • Si les initiateurs du projet se félicitent de son aboutissement, ses détracteurs soulignent qu’il a, selon eux, plein de défauts.

Le détail : tout sauf les trains et autocars longue distance.

  • Ce Deutschlandticket permettra aux Allemands de prendre le bus, le tram, le métro et le train (les régionaux) partout dans le pays, pendant un mois, pour 49 euros.
  • Sauf retournement de situation, ce nouvel abonnement sera disponible dès le mois prochain, pour une utilisation durant le mois de mai.
  • Le ministre allemand des Transports, Volker Wissing, a qualifié cette décision de « plus grande réforme des transports publics de l’histoire allemande ».
  • Les autorités espèrent que cette initiative permettra de convertir de 5 à 8 millions d’Allemands supplémentaires à l’utilisation des transports en commun, précise Les Echos.
  • Les pouvoirs publics débourseront 3 milliards d’euros pour financer le projet : une moitié à charge du fédéral, une moitié à charge des Lands.
    • L’abonnement à 49 euros durera au moins jusqu’en 2025. Des discussions auront lieu plus tard pour voir s’il faut prolonger l’initiative telle quelle ou s’il convient d’y apporter quelques modifications.

Tout le monde n’est pas ravi

Les explications : pourquoi certains sont contre.

  • Parmi les principaux partis d’oppositions, deux ont voté contre le Deutschlandticket : les chrétiens-démocrates et l’extrême droite.
  • D’une part, certains estiment que le projet coûtera trop cher. Ils pensent qu’il aurait mieux valu consacrer une partie de ce lourd budget à l’expansion et l’amélioration des infrastructures de transport du pays.
    • Le réseau ferroviaire allemand est en particulièrement mauvais état. Les retards légendaires des trains allemands ne jouent pas en leur faveur : les détracteurs estiment que ce ne sont pas ces bas prix qui convaincront davantage d’Allemands de les fréquenter.
    • Le porte-parole des chrétiens-démocrates pour les transports, Thomas Bareiss, a même avancé que, « dans certaines régions, la qualité du transport public pourrait même s’aggraver », rapporte DW.
  • D’autre part, les opposants au projet dénoncent un manque d’uniformité dans le projet.
    • Si chaque Allemand paie effectivement 49 euros pour l’abonnement mensuel, il faudra tout de même se renseigner sur les spécificités régionales.
    • En fonction d’où l’on se trouve, ce ticket permettra (ou non) d’embarquer son vélo ou son chien ou de prêter son abonnement à un proche moyennant un petit supplément.
  • Selon une analyse de l’Institut d’économie de Cologne, l’IW citée par Les Echos, les coûts d’exploitation des transports publics vont grimper à environ 25 milliards par an suite à l’introduction de ce Deutschland Ticket. Or, dans le meilleur des cas, seuls 11,7 milliards d’euros reviendront dans les caisses via les ventes de cet abonnement.
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