L’armée russe a déjà perdu des milliers de chars et de véhicules blindés en Ukraine. Les véhicules que l’armée ukrainienne peut encore utiliser sont en cours de réparation. Certains appareils endommagés ont également trouvé une seconde vie, en tant que matériel d’étude. Le Royaume-Uni les démonte pour apprendre, a révélé le commandant en chef de l’armée britannique.
Dans l’actualité : Le matériel de guerre russe est démantelé.
- La guerre en Ukraine est un terrain d’essai pour les équipements de guerre modernes, tels que les drones et les missiles de croisière modernes. En même temps, c’est aussi une occasion d’apprendre pour les deux parties : elles ont affaire à des équipements qui leur sont encore relativement inconnus. Il est également extrêmement utile pour l’Occident, qui n’a été que peu ou pas exposé à ce type de matériel, d’en apprendre davantage sur le matériel de guerre russe.
- Pour ce faire, elle s’appuie largement sur les services de renseignement ukrainiens. En outre, plusieurs pays, en particulier le Royaume-Uni et les États-Unis, ont mis en place une sorte de « laboratoire » propre, où le matériel conquis peut être analysé et étudié.
- Tony Radakin, chef d’état-major de l’armée britannique, a déjà confirmé que le Royaume-Uni étudiait le matériel russe. Dans une interview accordée à Sky News, il déclare : « C’est important, car nous faisons partie d’un groupe de pays qui partagent leurs connaissances sur un engin russe ou autre, qui pourrait représenter un danger pour nous à l’avenir ».
- « Mais nous avons aussi les enquêteurs, qui peuvent relever tous les détails, jusqu’au niveau médico-légal. Cela permet de mieux comprendre les dispositifs : comment fonctionne-t-il ? Comment pouvons-nous les neutraliser ? Comment pouvons-nous nous doter d’une meilleure protection ? Comment pouvons-nous perturber leurs communications ? Comment s’assurer de vaincre leurs défenses ? C’est ce que nous faisons », a déclaré Radakin.
L’application : le Royaume-Uni a la capacité d’agir rapidement et peut donc aider l’Ukraine.
- Les missiles HARM, fournis par les États-Unis, en sont un bon exemple. Ces missiles ne peuvent normalement être tirés que par des avions de guerre portant la signature de l’OTAN, car ils font appel à une technologie complexe. Toutefois, en coopération avec les Ukrainiens, un système a été mis au point pour permettre aux MiG-29 de l’armée de l’air ukrainienne de tirer également ces missiles.
- Nous avons vu la même chose avec le Wolfram, un petit char développé par les Britanniques pour abattre les missiles antichars. Au début de la guerre en Ukraine, les scientifiques de la défense et les experts industriels britanniques ont constaté l’efficacité des missiles antichars Brimstone. Comme ces missiles doivent normalement être tirés par des avions, et que l’Ukraine ne dispose pas des jets adéquats, une solution a été recherchée.
- Pendant un week-end, ils ont bricolé un petit char pouvant servir de plate-forme de lancement pour les missiles. Ils ont également collaboré avec les Ukrainiens pour transformer des motos, des quads et des camionnettes en systèmes de missiles qui, grâce à leur vitesse et à leur maniabilité, sont presque impossibles à atteindre par l’ennemi.
Plus tôt : les États-Unis reçoivent également du matériel de guerre russe pour l’étudier.
- Un spectacle saisissant pour ceux qui ont emprunté l’autoroute Interstate 10 en Louisiane au mois d’avril. Sur une aire de stationnement, une remorque de camion transportant un char T-90, l’une des armes les plus modernes de la Russie, a été abandonnée.
- Le propriétaire était introuvable ; le bon de transport indiquait que le véhicule avait été expédié depuis le port polonais de Gdynia. Les experts OSINT, utilisant des sources publiques pour confirmer les cas, ont indiqué que le char appartenait à la 27e brigade motorisée de l’armée russe.
- Quelques jours plus tard, un porte-parole du Pentagone, le ministère américain de la Défense, a apporté une précision : le char était en route pour Aberdeen Proving Grounds, un terrain d’entraînement militaire situé dans le Maryland. Le camion a rencontré des problèmes techniques en cours de route.
- La fonction finale du char, à savoir l’étudier ou l’utiliser comme cible sur le champ de tir, n’a pas été précisée.
(JM)
