L’Union européenne pense à créer des stocks stratégiques communs d’équipements médicaux. C’est l’une des principales leçons des premières semaines de la crise du coronavirus. La Chancelière allemande et le Président français veulent également ‘encourager la capacité de production de ces produits au sein de l’UE’.
Plusieurs entrepreneurs belges ont sauté sur l’occasion et ont annoncé leur intention de produire des masques chirurgicaux. Il y encore quelques mois c’était impensable car il semblait impossible de concurrencer la production de masse à bas prix venue d’Asie. Mais aujourd’hui, les cartes ont été redistribuées. Il y a beaucoup plus de demandes pour les masques et certaines fournitures asiatiques sont de qualité douteuse. Le soutien possible de l’Union européenne – des contrôles de qualité plus stricte et des subventions – pourrait conduire à un marché européen viable.
ECA – Van Heurck: 190 millions de masques par an
L’entreprise de tapisserie ECA d’Assenede en Flandre orientale a conclu une alliance avec le spécialiste anversois de vêtement de travail Van Heurck pour mettre en place à une production de 190 millions de masques chirurgicaux par an. Ils seraient fabriqués par 4 machines produisant chacune environ 47 millions de masques. La famille Bergman, qui a repris les magasins Thomas Cook leur a déjà passé une commande de 24 millions de masques chirurgicaux.
Brumed: 100 millions de masques par an
Les frères anversois spécialisés dans le textile, Gary et Jason Neiman, du groupe Bru ont fondé BruMed. Cette nouvelle entreprise possède plusieurs machines automatisées pour la production de masques dans l’usine de Kontich. ‘Notre capacité actuelle dépassera les 100 millions de masques cette année’, promet Brumed.
Ontex: 80 millions de masques par an
Ontex produit des couches et des serviettes hygiéniques en Flandre. La société a annoncé qu’il fabriquera 80 millions de masques par an à Eeklo à partir de septembre. Son grand atout est qu’elle connait déjà bien les matériaux nécessaires pour les masques buccaux. L’usine aura une toute nouvelle ligne de production avec de nouvelles machines.
Belgian Mask: 30 millions de masques par an
Bart Gruyaert, un entrepreneur surtout connu dans le monde de la sidérurgie, prend aussi le train en marche. Son entreprise Altifort Boart basée dans le Brabant wallon, se reconvertira dès le début de l’été pour se concentrer sur le production de masques. L’objectif est de 2,5 millions de masques par mois, soit 30 millions par an. Gruyaert voit un marché de masques ‘made in Europe’ à court terme qui serait un peu plus cher que le marché asiatique, mais qui offrira des garanties sur la qualité. Pour l’entrepreneur de Flandre occidentale, il reste à voir si une entreprise durable peut être créée en Europe et survivre à l’après-crise du coronavirus.
Deltrian: 30 millions de masques par an
Le gouvernement wallon a confié, via son fonds d’investissement Sogepa, la fabrication de masques chirurgicaux à l’entreprise Deltrian, basée à Fleurus. Elle est aussi chargée, avec d’autres, de produire les filtres qui seront distribués à la population belge. Avec Deltrian, la Région wallonne vise une production hautement automatisée de 30 millions de masques par an.
Et aussi…
Mais toutes les initiatives médicales n’arrivent pas à terme. Par exemple, l’association à but non lucratif, The Fair Production, qui voulait produire 12 millions de masques FFP2 par an, a annoncé récemment qu’elle mettait fin au projet. La matière première indispensable qui est soufflée à chaud est très difficile à trouver.
Outre les masques chirurgicaux réservés au personnel médical, de nombreuses initiatives se sont créées pour en mettre à la disposition des citoyens. Cela ne sera certainement pas du luxe vu que la commande de 15 millions de masques du gouvernement fédéral à l’entreprise Avrox est fortement retardée.
Quelques exemples des nouvelles initiatives: la société Alsico de Renaix lance la production de masques réutilisables pour le grand public, tandis que le groupe Ducaju ambitionne de produire 50 millions de masques jetables par an. Ducaju, emballeur de pralines, espère également pouvoir fabriquer des masques chirurgicaux certifiés à court terme.