Si vous comptiez profiter à la fois de la levée des dernières restrictions virales dans nombre de pays et des vacances de Pâques pour partir au loin, vous risquez de déchanter : les prix des voyage en avion montent en flèche, et ça risque de ne pas s’arrêter de si tôt.
C’est très frustrant : alors que la majorité des pays s’estime assez quitte du Covid pour espérer renouer avec le tourisme (et ses bénéfices), voila que les prix du carburant – y compris aérien – s’envolent tout d’un coup. Une situation liée, forcément, à la hausse record des prix du brut qui a suivi l’invasion russe de l’Ukraine, ainsi qu’aux sanctions économiques prises à l’encontre de la Russie en général et de son industrie énergétique en particulier, même si le prix du pétrole a un peu baissé depuis. Mais ce facteur politico-économique se combine aussi à une très forte demande du public, qui semble avoir un urgent besoin d’ailleurs.
« La plus grande surprise pour nous dans les récents retours des compagnies aériennes a été que la demande était si forte qu’elles se sentent confiantes dans leur capacité à faire passer la majorité des augmentations de carburant », ont écrit les analystes de Bank of America dans une note après une présentation de Delta Air Lines (DAL) et United Airlines (UAL) à la J.P. Morgan Industrials Conference de la semaine dernière. « Nous pensons que les problèmes de main-d’œuvre à court terme et la réserve de pilotes contribuent à limiter la capacité. »
Pénurie de pilotes
Car si ce retour de la demande est une bonne nouvelle pour les compagnies aériennes, celles-ci n’en demeurent pas moins contraintes par l’offre qu’elles peuvent proposer. Et là aussi, la situation est exceptionnellement complexe, car le secteur fait face à une pénurie de pilotes de ligne, en particulier en Amérique du Nord.
Selon les données publiées en mars par Hopper, un moteur de recherche de voyages, le prix moyen d’un billet d’avion aller-retour entre les États-Unis et l’Europe a donc augmenté de 16 %, à 770 dollars, par rapport au mois précédent.
Retour à (70% de) la normale
Lors de la conférence, les responsables de United Airlines ont fait remarquer que les affaires reprennent leur essor après que la pandémie ait anéanti la demande de voyages d’agrément et d’affaires en 2020 et qu’elle ait continué à marquer le pas en 2021.
« United Airlines note que la demande des entreprises est supérieure aux attentes, revenant à environ 70 % des niveaux de 2019, soit 30 points de plus que lors du pic du variant Omicron », ont écrit les analystes de J.P. Morgan. « Exemplaire des forts rendements, les revenus des voyages d’affaires sont récupérés à 75%. … Bien que UAL ne répercute pas actuellement 100 % de l’augmentation des prix du carburant sur les tarifs, la direction estime qu’elle n’aura aucun problème à le faire au second trimestre de 2022. »