L’effondrement successif des marchés a fait perdre une valeur boursière de 7.000 milliards dollars au S&P 500 depuis début 2022. Soit une baisse de 18% depuis le pic de décembre.
« Que quelqu’un appelle le garde-forestier : les ours font un piquenique à Wall Street cette année », commente CNN. Car le S&P 500, qui rassemble les 500 plus grandes entreprises américaines, s’approche du point de bear market (marché baissier) qui est de moins 20%.
Le Dow Jones a lui perdu 13% cette année. Les valeurs technologiques du Nasdaq sont bien sûr les plus touchées, malgré un léger gain jeudi, elles enregistrent une perte sèche de 27% depuis le début de l’année.
Les valeurs technologiques sont responsables à elles seules de la perte de 3.000 milliards de dollars dans le S&P500. Apple, Microsoft, Google, Meta (-56%) et Tesla (-46%) sont toutes entrainées dans la spirale négative. L’exemple le plus spectaculaire étant Netflix, en perte de 70%.
Le risque de récession
La principale préoccupation de Wall Street est la réponse de la Banque centrale américaine pour contrer l’inflation, et le risque de récession qui en découle. Une réponse trop agressive de la Réserve fédérale (Fed) pourrait plomber l’économie américaine, faisant baisser la confiance des consommateurs.
À ce propos, le président de la Fed, Jérôme Powell, a prévenu jeudi qu’il ne pouvait pas garantir « un atterrissage en douceur », c’est-à-dire « revenir à une inflation de 2% tout en maintenant la vigueur du marché du travail », a-t-il déclaré dans une interview accordée à Marketplace.
Avec un marché du travail hyper tendu, comme c’est le cas actuellement aux États-Unis, qui pousse les salaires à la hausse, éviter une récession est un défi face au resserrement de la politique monétaire. Rappelons que la Fed compte poursuivre plusieurs hausses des taux d’intérêt et mettre fin de manière progressive à son programme d’achat dès juillet.
« Ce ne sera pas facile », a conclu Powell. Rappelons que l’inflation américaine s’est un petit peu calmée au mois dernier, mais reste au-dessus des prévisions.
Au niveau des marchés, une hausse des taux d’intérêt pousse les investisseurs à prendre moins de risques en se réfugiant vers des valeurs plus sûres comme des obligations. C’est ce qui fait dire à certains spécialistes que les marchés n’ont pas encore atteint de plancher. Après avoir bénéficié des largesses des banques centrales durant deux ans, avec de l’argent presque gratuit, les marchés subissent une forte correction qui est ressentie par beaucoup comme un retour à la normale.